Michèle Pedinielli : Boccanera
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Boccanera par Michèle Pedinielli.
Éditions de l’Aube / Mikros Noir (2024) 245 pages.
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Avec Boccanera, premier polar de Michèle Pedinielli, j’ai découvert une héroïne d’exception en la personne de Ghjulia, surnommée Diou.
Quinqua sans enfant, détective privée, avec des origines corses et italiennes, Diou vit dans le vieux Nice où elle a également un petit deux-pièces-bureau. Elle est en colocation avec Dan, un ami, propriétaire d’une galerie d’art et homosexuel.
Un certain Dorian Lasalle fait un jour appel à elle, lui demandant d’enquêter sur la mort de son amant, Mauro Giannini, ingénieur chez Rafaelo, un groupe de construction et mort dans des conditions suspectes. La police ayant trouvé « un pédé nu et étranglé » en a tiré des conclusions que Dorian juge ignobles, déclarant impossible que son amant ait pratiqué ce genre de jeu « asphyxie érotique ».
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Diou lance alors une recherche sur l’affaire Giannini et apprend que celui qui est chargé de l’enquête n’est autre que le commandant Joseph Santucci, Jo, son ancien compagnon. Elle prend donc contact avec « l’homme d’une grande partie de sa vie, un Corse avec le sens de l’humour », toujours prêt à l’aider.
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De multiples rebondissements et un suspense maintenu jusqu’en fin d’enquête rendent ce polar passionnant et addictif.
Michèle Pedinielli, née à Nice inscrit son polar au cœur de cette belle cité des Alpes-Maritimes, nous faisant découvrir plusieurs quartiers, souvent les plus anciens, faisant part de sa révolte face à la bétonisation galopante, mais aussi le port, rappelant le temps du débarcadère des cargos avant qu’il ne devienne le port de plaisance actuel, ou encore la plage mythique au milieu des rochers qu’est Coco Beach.
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La plupart du temps, elle utilise un humour décapant que j’apprécie beaucoup, n’hésitant pas, en outre, au cours du récit, à utiliser quelques mots ou expressions du parler nissart comme degun, ficanasser ou encore choucatoun, toujours en italique dans le texte, donnant beaucoup de sel à la narration.
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Voilà enfin un polar dans lequel les personnages féminins ont du tempérament et présentent une forte personnalité, qu’ils soient dans un camp ou dans l’autre, Diou en étant le prototype.
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Ce qui apporte un grand intérêt à ce polar, c’est également le fait que la détective soit confrontée à plusieurs sujets d’actualité que ce soit le statut des migrants, l’homophobie, la spéculation immobilière, le monde du BTP ou la mouvance identitaire.
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Si Diou, cette détective privée efficace, au franc-parler et au caractère bien trempé devient vite un personnage attachant, il en est de même pour toute la petite communauté qui l’entoure et sur laquelle elle peut compter.
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Photo ci-dessus : Michèle Pedinielli.
Boccanera est un savoureux polar efficace et rythmé qui se lit d’une traite. Je n’ai qu’une hâte, découvrir la suite des aventures de cette héroïne.
Un grand merci aux éditions de l’Aube, Mikros Noir.
Ghislaine