Les rues de Lyon, numéro 123 : Le mâchon
-
Les rues de Lyon numéro 123 : Le Mâchon.
par Guillaume Bouvy (scénario) et Manon Mugnier (dessin).
L’Épicerie séquentielle (février 2025) 12 pages.
/image%2F3417118%2F20250321%2Fob_1410ac_n-123-machon-couv.jpg)
Pour son Numéro 123, Les rues de Lyon, mensuel de bande dessinée se penche sur le mâchon, cette tradition culinaire lyonnaise et régionale héritée des canuts.
Pour aller à sa découverte, Guillaume Bouvy, scénariste et Manon Mugnier, illustratrice, nous font remonter au début des années 1860 et grimper sur les pentes de la Croix-Rousse.
C’est là qu’on apprend que ce fameux mâchon était le petit déjeuner des ouvriers de la soie Lyonnais, pris à 9 h, mais qui était pour eux presque comme un déjeuner, les canuts commençant leur travail à 5 h du matin.
/image%2F3417118%2F20250321%2Fob_67003c_img-20250321-094611.jpg)
Ce repas matinal connaît ses heures de gloire à partir de la moitié du XIXe siècle avec l’ouverture de nombreux bistrots et bouchons qui proposent des mâchons.
/image%2F3417118%2F20250321%2Fob_a3eb6a_img-20250321-094833.jpg)
Si, initialement, le mâchon consistait à partager un ragoût préparé avec les restes de la veille, il a bien évolué. La double-page centrale, superbe et grandiose, est là pour en témoigner. Manon Mugnier nous propose une tablée autour d’un assortiment de spécialités lyonnaises dressé sur une nappe à carreaux rouge et blanc. Impossible de ne pas saliver devant ce gras-double à la lyonnaise, ces andouillettes, ces cochonnailles, ce tablier de sapeur, cette salade de dents-de-lion, ce Jésus, et autres plats appétissants, sans oublier évidemment cette cervelle de canut, référence à la révolte des tisserands. Mais, comme n’omet pas de le souligner Guillaume Bouvy, très précis sur l’origine de ces différents mets, il ne faut pas oublier d’arroser le mâchon de beaujolais ou de côtes du Rhône !
/image%2F3417118%2F20250321%2Fob_42d9dc_img-20250321-094807.jpg)
Après la présentation des différentes spécialités qui composent le mâchon, c’est au tour de celle des confréries, avec la création de la confrérie des Francs-Mâchons en 1964. Celle-ci a contribué à réintroduire le mâchon, qui avait disparu avec les canuts.
En 2005, le Mâchon des filles, consœurie gourmande exclusivement féminine, voit également le jour.
C’est grâce à toutes ces fenottes et ces gones qui ont su perpétuer la tradition, que le mâchon a retrouvé sa place dans la gastronomie lyonnaise et peut encore se déguster de nos jours.
/image%2F3417118%2F20250321%2Fob_995de8_img-20250321-094711.jpg)
On ne peut que s’en réjouir et pour l’heure, je ne peux que vous souhaiter « Bon appétit et large soif ! »
À quand le mâchon au patrimoine de l’Unesco !
Un grand merci à Vincent.
Ghislaine