Anatole Edouard Nicolo : À l'ombre des choses
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À l’ombre des choses par Anatole Edouard Nicolo.
Calmann-Lévy (2024) 157 pages.
Prix « envoyé par La Poste » 2024.
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À l’ombre des choses est « une histoire vraie avec des mensonges », comme c’est noté en épigraphe de ce récit dédié à son père, décédé, par Anatole Edouard Nicolo.
Ce jeune écrivain qui publie là son premier roman, je l’avais écouté aux Correspondances de Manosque 2024 et j’étais curieux de le lire.
Écrit tout simplement, adoptant le ton de la confidence, À l’ombre des choses s’attache à la vie de l’auteur sans tout révéler comme le nom de la ville où il a grandi, ville qu’il nomme « ville moyenne ». Comme il parle d’un château-fort du XIIIe siècle avec dix-sept tours, je pense aussitôt à Angers.
Si Anatole a un grand frère qu’il nomme G., leurs parents sont divorcés, hélas, mais le lien familial ne sera jamais totalement rompu. L’auteur se situe au bas de l’échelle sociale, parle de misère, de vie simple, de solidarité, du Kangoo jaune de sa mère…
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Pour son père, c’est un portrait plein de tendresse et d’amour car cet homme, après l’échec de son couple, vit dans un squat. Sa vie en dehors des contraintes sociales fait rêver le jeune Anatole qui néglige son parcours scolaire, se laisse entraîner par ses amis du quartier : Sofiane, Axel, Djibril, Joris, les inséparables.
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Son innocence est vite perdue suite à une expédition aussi malheureuse qu’idiote. Comme il rêve de devenir footballeur professionnel, Anatole réussit à intégrer un centre de formation, mais… Il partageait cette passion pour le football avec son père mais celui-ci s’en va vivre sa vie en Afrique.
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Toujours sur ce ton doux-amer, avec pudeur, Anatole Edouard Nicolo me fait partager ses goûts, ses espoirs, ses échecs et ses changements brusques de vie. Il faut dire que G., le grand frère, vit à Paris et se passionne pour le rap. Anatole émaille d’ailleurs son récit d’extraits de… Georgio (photo ci-dessus) ? comme cela est cité en fin d’ouvrage. J’ai fait aussitôt l’effort de l’écouter car, comme la mère de l’auteur, je ne suis pas très fan…
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Enfin, il y a Paris où Anatole distribue des flyers pour une salle de sport et cette rencontre avec Kamille, Place de la République, qui fait basculer sa vie dans un autre monde, relation trouble qui m’inquiète d’emblée mais qui favorise l’écriture du jeune angevin.
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Justement, avec ce travail d’écriture, ce désir profond pour s’exprimer ainsi, Anatole, l’auteur, me fait partager ses soucis, ses hésitations, ses déceptions mais puisque je tiens son premier roman en mains, je constate que le meilleur peut arriver même après des rebuffades et un drame qui m’a bien surpris.
À l’ombre des choses, l’ombre d’un grand frère qui réussit remarquablement, ce récit intime signé Anatole Edouard Nicolo (photo ci-contre), m’a ému, ennuyé parfois mais je suis curieux de savoir ce que ce jeune écrivain pourra offrir en sortant des aventures familiales.
J’ajoute que À l’ombre des choses a obtenu le Prix « envoyé par La Poste » 2024, un prix récompensant un premier roman dont le manuscrit a été envoyé, par courrier, à l’éditeur sans recommandation particulière.
À suivre…
Jean-Paul