Éric Brouet : Fin(s)

Fin (s)   par  Éric Brouet.

 Metropolis / collection Metro poche (2025) 197 pages.

 

 

 

 

Avec finesse, originalité et pertinence, Éric Brouet m’a emmené sur des chemins malaisés pour offrir à qui le veut la révélation de la date de sa mort avec 99,99 % de chance de réussite.

 

 

C’est Gaya-Gaya, la société qui lance ce programme original en s’appuyant sur un algorithme. Pour vérifier la pertinence d’une telle prédiction, il faut la tester. C’est pourquoi, sept personnes vont servir de cobayes.

 

 

Voilà donc Fin(s)*, l’œuvre tout à fait originale signée Éric Brouet. Il imagine que trois femmes et quatre hommes, pouvant être âgés de 13 à 99 ans et originaires du même pays, vont se prêter à une expérience pouvant être décisive. Motivation suprême, Gaya-Gaya assure que tous leurs désirs seront satisfaits !

 

 

Les cobayes que nous allons suivre se nomment Anne-Sophie, Pascaline, Izzy, Pierre, Abel, Christian et Séraphin.

 

 

Rythmé par plusieurs rencontres avec ces personnes, ma lecture devient vite pleine d’impatience car je veux savoir… Pourtant, l’important n’est pas là. En effet, Éric Brouet, au travers de chaque cas étudie, livre quantité de réflexions très judicieuses sur le rapport de chacun à cette mort annoncée.

 

 

D’ailleurs, comme Christian, il y a celui qui accepte que la date soit gravée sur la pierre tombale de sa femme, Christiane, décédée subitement. S’il va quotidiennement au cimetière pour lui parler, comme avant, il se met derrière ou recouvre les inscriptions d’un plaid ou d’une écharpe.

 

 

Chaque cas est émouvant ou amusant parfois. Si Abel veut vivre coupé du monde, Izzy décide d’éliminer les braconniers qui tuent les bêtes sauvages, sans oublier les dictateurs (photo ci-dessous).

 

 

Anne-Sophie réalise que savoir est terrible mais que, pour elle, ne pas savoir est encore plus terrible.

 

 

Je ne détaille pas plus les cas très différents les uns des autres mais je souligne le très intéressant panorama de réactions, d’attitudes devant cette mort annoncée, cette mort qui sera notre sort à tous. De plus, j’ajoute que Éric Brouet (photo ci-dessous) varie sa façon de raconter suivant chaque cas.

 

 

Au travers des questions fondamentales et essentielles abordées, l’auteur livre une analyse profonde et juste qui ne peut que toucher lectrices et lecteurs de Fin(s).

 

Je tiens juste à ajouter que Gaya-Gaya n’est pas une organisation philanthropique comme le prouvent deux notes internes avant un épilogue livrant des explications bienvenues.

 

Pour cette lecture originale et émouvante, je remercie les éditions Metropolis pour m’avoir confié Fin(s), un livre publié dans la collection Metro Poche (voir Marrakech la Rouge : les Juifs de la Medina).

Jean-Paul

* Fin(s) est en librairie depuis le jeudi 10 avril 2025.

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