Laura Pearson : La dernière liste de Mabel

La dernière liste de Mabel    par   Laura Pearson.

Traduit de l’anglais par Penny Lewis.

Titre original : The Last List of Mabel Beaumont.

L’Archipel (2025) 349 pages.

Après soixante-deux ans de vie commune passés à Broughton, à une heure de Londres, Mabel Beaumont vient de perdre son mari Arthur, âgé de quatre-vingt-neuf  ans. Il est mort doucement, ayant gardé jusqu’au bout toute son intégrité physique et mentale.

Son épouse se souvient alors de leurs débuts dans leur vie de couple, de cet amour fait d’affection, de chagrin partagé, de gentillesse, de cet amour construit au fil du temps…

Arthur adorait faire des listes et voilà que Mabel en trouve une dernière qu’il semble avoir dressée pour elle et qui ne comporte que deux mots ; « Trouver D. »

Photo ci-dessus : Laura Pearson.

Pour Mabel, pas d’hésitation, ce D. ne peut faire référence qu’à Dot, sa meilleure amie, disparue, partie pour Londres à la mort de Bill, frère de Dot, peu avant son mariage avec Arthur, et ce, sans la prévenir, sans lui donner d’adresse et sans jamais répondre à ses courriers.

Persuadée donc, qu’il ne peut s’agir que d’elle, elle se lance à sa recherche.

Cette quête sera un excellent moyen de vaincre la solitude, de  remonter le temps, l’occasion de faire de très belles rencontres et un réel moyen de s’émanciper.

On assiste au cours du roman à la naissance de superbes amitiés féminines, des relations toutes bouleversantes.

Il s’agit vraiment de solidarité mutuelle. Chacune des protagonistes, des personnages hauts en couleur, de génération et de milieu différents, tout en faisant face à des défis personnels importants, n’hésite pas à donner son temps et son amitié à Mabel. Mabel, qui de son côté, ayant repris à son compte l’habitude des listes de son défunt mari, tente de comprendre leurs blessures et cherche par tous les moyens à résoudre leurs problèmes, avec parfois des retournements inattendus.

À travers La dernière liste de Mabel, Laura Pearson explore plusieurs thèmes, entre autres, l’amitié, l’amour, le développement personnel, le choix de ne pas avoir d’enfants, l’homosexualité.

Roman feel-good certes, mais roman psychologique plein d’esprit et teinté d’humour, roman captivant, joyeux, dynamique, optimiste, d’une grande sensibilité et d’une grande tendresse, très riche en émotions, La dernière liste de Mabel nous offre de belles leçons de vie et montre qu’il n’est jamais trop tard pour s’épanouir et trouver le vrai bonheur.

Il n’est pas si courant qu’un roman soit porté par des voix de femmes et que l’héroïne, en l’occurrence la narratrice, soit une personne de quatre-vingt-six ans. Aussi, je ne peux que louer l’autrice pour ce choix original.

Je remercie Les éditions de L’Archipel et Babelio pour cette belle découverte.

Ghislaine