Thomas B. Reverdy : 6 Avenue Georges V
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6 Avenue Georges V par Thomas B. Reverdy.
Flammarion / Retour chez soi (2025) 187 pages.
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J’avais pris un immense plaisir à lire L’hiver du mécontentement, Climax et Le grand secours de Thomas B. Reverdy, des romans que je qualifierais d’engagés, et je dois dire que 6 avenue Georges V, son dernier roman m’a quelque peu surprise au premier abord.
Je ne savais pas qu’il avait été édité dans la collection « Retour chez soi » proposée par les éditions Flammarion. Cette nouvelle collection offre à des écrivains la possibilité de revenir, des années plus tard, dans un lieu de leur enfance ou de leur adolescence, un lieu du passé quitté depuis longtemps, le temps d’une journée et d’une nuit.
En février 2024, l’écrivain a donc choisi de retourner dans le studio de danse situé au sous-sol du 6 avenue Georges V pour y retrouver sa mère, sa mère morte trente ans plus tôt quand lui avait dix-neuf ans, et se retrouver lui aussi.
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C’est là, qu’il l’accompagnait pour ses cours de danse, depuis son plus jeune âge, là, que tout a débuté, là, que sa mère a été heureuse, là qu’elle a été jeune.
C’est donc un récit intime, autobiographique, un retour aux sources plein d’émotions qu’il nous livre.
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Il se plonge dans ses souvenirs, faisant revivre la jeunesse de celle qu’il a toujours appelé Anne, découvrant, stupéfait, à sa mort que son prénom de l’état civil était Annie, prénom qu’elle n’aimait pas et lui avait toujours caché.
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Avec beaucoup de finesse, de pudeur, de tendresse, et d’émotions, l’auteur restitue le printemps de la vie de cette jeune femme épanouie, éprise de liberté, son amour de la danse et de la vie.
Ce récit m’a fortement marquée par plusieurs aspects.
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Tout d’abord, j’ai été fascinée par le talent de l’auteur lors de la description de cet art qu’est la danse qui est également une discipline, par la justesse, la précision et l’élégance de son écriture pour brosser le portrait de cette danseuse qu’était sa mère.
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Ayant une de mes petites-filles qui pratique la danse classique, j’ai été ébahie par l’exactitude et l’harmonie qui se dégagent de ces passages et j’en ai été très émue.
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J’ai également trouvé fort intéressant le paragraphe où il se remémore lorsqu’il était tout enfant les histoires que se racontaient sa mère et ses copines après une pièce ou un ballet où elles avaient assisté, et lui aussi. Il évoque le moment où, à chaque fois, elles lui demandaient s’il avait aimé ou pas et où il lui fallait trouver des choses à dire. C’était une façon de comprendre lui-même ce qui l‘avait ému, ce qu’il avait ressenti, une éducation en somme.
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Je dois avouer que lorsque je dois écrire mon ressenti après une lecture, même si cela est parfois ardu, j’ai un peu la même obligation. Je dois réfléchir et revenir parfois sur un jugement lapidaire puis mettre enfin des mots sur mes émotions.
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6 avenue Georges V est aussi un roman très axé sur le temps qui passe, et sur le retour toujours possible de l‘amour dans nos vies et dans lequel il est intéressant de découvrir comment Thomas B. Reverdy (photo ci-dessous) procède pour l’écriture de ses romans.
En fin de compte, ma surprise en découvrant les premières pages de ce roman s’est vite estompée et j’ai pris un réel plaisir à le lire, peut-être un peu moindre que pour les précédents.
6 avenue Georges V de Thomas B. Reverdy est un récit vibrant partagé entre émotions, mélancolie et énormément d’amour.
Ghislaine
