MENU

Andreï Makine : L'ami arménien

L’ami arménien  

 

par Andreï Makine de l’Académie française.

 

Grasset (2021) 213 pages ; Le Livre de Poche (2022) 192 pages ; Gabelire (2021) 240 pages.

Prix des Romancières 2021.

 

 

 

 

 

 

C’est toujours un grand plaisir de retrouver l’écriture soignée d’Andreï Makine, brillant écrivain que j’ai déjà apprécié dans Le testament français, Une femme aimée, L’archipel d’une autre vie et Prisonnier du rêve écarlate.

 

 

 

 

Avec L’ami arménien, Andreï Makine, le narrateur, me fait partager un épisode essentiel de son adolescence. Placé dans un orphelinat, en Sibérie, il se lie d’amitié avec Vardan qui a 14 ans, un an de plus que  lui.

 

 

 

 

Quand Vardan vient au secours d’une femme ivre, une prostituée trop maquillée, le narrateur est épaté par son courage. En effet, Vardan est vite harcelé, moqué parce qu’il est Arménien. L’altercation tourne mal et celui qui raconte prend sa défense. Les deux adolescents sont vite liés par une amitié profonde.

 

 

Vardan l’emmène là où il vit, un quartier appelé « Le Bout du diable ». C’est le « royaume d’Arménie » dont Sarven est le roi. Ces gens ont tout laissé, à 5 000 kilomètres de là, dans le Caucase, pour être au plus près des leurs emprisonnés et qui attendent d’être jugés.

 

 

D’ailleurs, un peu plus tard, Vardan raconte tout ce que les Arméniens ont vécu, ce génocide qui a décimé des familles entières, familles dont une photo émouvante intrigue le jeune Makine.

 

 

 

Chamiran, la mère de Vardan, est là aussi et elle apprécie l’amitié d’Andreï pour son fils qui souffre d’une maladie inconnue à l’époque. On l’appelle même « le mal arménien ».

 

 

 

L’écriture délicieuse d’Andreï Makine me fait entrer petit à petit dans un nouveau monde tellement bien décrit comme l’intérieur du logement de ces Arméniens vivant dans des conditions difficiles ; le lit de Vardan est constitué de deux valises…

 

 

 

Vardan et Andreï savent prendre le temps d’observer la nature alors que leurs camarades s’usent dans des rivalités stériles et se battent pour une meilleure place au soleil.

 

 

Ronine, un professeur de mathématiques dont le bras a été arraché à la guerre, étonne de plus en plus Andreï et cela amène de très intéressantes réflexions sur le sens de la vie.

 

 

Andreï partage même ses premières émotions en observant très discrètement Gulizar, cette jeune femme dont l’amant, le mari, est derrière les barreaux. La violence est là, toujours prête à surgir comme Andreï en fait la cruelle expérience. Il réalise aussi que les livres imposés à l’école ne transmettent par forcément la vérité.

 

 

L’ami arménien est un magnifique roman autobiographique sur cette amitié sincère éprouvée par deux adolescents vivant dans des conditions difficiles mais Vardan d’abord mais aussi Chamiran, Sarven, Ronine ont marqué profondément Andreï Makine (photo ci-dessus) qui put retourner bien plus tard sur les lieux. Hélas, tout avait changé mais seuls ces souvenirs sont restés et ce livre en est un précieux témoignage.

Jean-Paul

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
M
C'est un auteur que j'ai très peu lu et il faudrait que je remédie à ça, tout le problème est quand. En tous les cas tu m'en donnes envie...
Répondre
J
Nous avons le même problème... pas assez de temps pour tout lire... et pourtant, nous lisons beaucoup plus que la moyenne...<br /> En tout cas, Andreï Makine me régale à chaque fois.
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog