Jean-Pierre Rumeau : Du feu de Dieu

Du feu de Dieu    par  Jean-Pierre Rumeau.

Taurnada Éditions (2025) 251 pages.

 

 

 

 

 

Après avoir lu et apprécie Le Vieux Pays et Ni Maître, je retrouve Jean-Pierre Rumeau dans Du feu de Dieu, un polar qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout. C’est réussi puisque c’est ce que j’attends de ce genre littéraire.

 

 

 

 

Cette fois-ci, Jean-Pierre Rumeau s’est carrément attaché au monde ecclésiastique. Si, comme moi, vous n’êtes pas du tout branché religion, ne renoncez pas car l’auteur saura vous mener sur un terrain inattendu, poussant même vers une réflexion salutaire.

 

 

 

 

Ainsi, happé d’emblée par l’écriture de l’auteur, j’ai fait connaissance avec Patrick Patras de Goutterouge, moniteur d’équitation devenu prêtre après un terrible accident causé par un cheval.

 

 

Patrick Patras, appelé souvent Pépé, officie dans la paroisse de Fontainebleau et il a 41 ans. Avec Ange Mattei, un Corse, un autre prêtre mais qui aurait aussi bien pu être voyou, ils dépendent du père Rémy, le curé de la paroisse, un homme auquel Patrick doit beaucoup. Interviennent alors rapidement deux drames. C’est d’abord le jeune Sébastien (17 ans), plutôt relou avec les filles, que l’on retrouve transpercé par une flèche et le pénis coupé. Il faisait partie des Rencontres musicales que le père Rémy organise depuis quatre ans.

 

 

Déjà Patrick Patras est confronté au problème de la foi. Croire ou ne pas croire, mais il sait faire face en respectant ce que pensent les gens. Hélas, pas de pause dans l’horreur car, dans l’église Saint-Louis de Fontainebleau (Photos ci-dessus et ci-dessous), deux femmes vêtues de noir se montrent d’une cruauté insoutenable envers le père Rémy et Patrick. Si ce dernier échappe de justesse à la mort, le père Rémy est transpercé de flèches et émasculé. Au passage, Patrick a eu le temps d’apercevoir un trèfle à quatre feuilles tatoué sur le poignet d’une assaillante.

 

 

Alors, il est impossible d’en dire plus car, Jean-Pierre Rumeau (photo ci-dessous), de son écriture sans fioritures, mène bien son thriller. C’est concret, direct, explicite. Ses descriptions très  précises  sont idéales pour créer une ambiance propice à ce qui va se passer.

 

 

 

On suit pas à pas Patrick qui ne cesse de renouveler ses exercices de diction pour éliminer ses problèmes de bégaiement léger. Et ça marche ! De plus, il rencontre deux femmes formidables : Léna et Soazic. Il y a aussi ce commissaire Bossost qui ne cesse de demander à Patrick de l’appeler Manuel et la lieutenante de gendarmerie Suzanne Astruc.

 

 

Les scènes violentes se répètent car Patrick, complètement déboussolé par la mort atroce du père Rémy se fait piéger à plusieurs reprises dans des circonstances qu’il n’a pas choisies.

 

 

Avec son talent habituel, Jean-Pierre Rumeau fait monter la tension et j’ai peur du pire à chaque page car l’imprévu est la règle dans Du feu de Dieu.

 

 

Heureusement, Patrick trouve provisoirement un apaisement propice lorsque Ange lui permet de s’installer sur un bateau amarré dans le port de plaisance d’Avon. Il tente aussi un retour aux sources en allant retrouver Philippe, son frère, au cœur de l’Ariège mais son but est autre. Il se rend à Pamiers (photo ci-dessous) à vélo. Là-bas, il demande à consulter le registre des actes de baptême, mariage et sépulture de la paroisse de Labastide-de-Sérou (photo ci-dessus)Puis il rentre à Fontainebleau où ses cauchemars reprennent plus fort.

 

 

L’issue est proche. Une longue scène finale offre un face à face terrible et permet de mettre en avant toutes les inepties que les religions font croire aux gens qui en ressentent le besoin et qui s’opposent mutuellement.

 

 

Finalement, dans un polar fortement marqué par le religieux, Jean-Pierre Rumeau que je remercie pour sa confiance, pousse la réflexion au-delà des réactions épidermiques et ce n’est pas un des moindres mérites de ce livre.

 

Merci aussi aux éditions Taurnada.

Jean-Paul

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D
Une de mes prochaines lectures <br /> Et un auteur que jaime beaucoup. comme toi jai apprécié les précédents romans.
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