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Michèle Pedinielli : Un seul œil

Un seul œil   par  Michèle Pedinielli.

 Éditions de l’Aube Noire (2025) 279 pages.

 

 

Ayant tellement apprécié Boccanera de Michèle Pedinielli, la première enquête menée par son héroïne d’exception Ghjulia Boccanera «  Diou », je n’ai pu résister à l’envie de découvrir sa cinquième et dernière parue, Un seul œil.

 

 

Sa lecture a été à la hauteur de mes espérances.

 

 

Diou, la cinquantaine, ancienne journaliste dans un hebdomadaire national et devenue détective privée va devoir enquêter pour savoir qui a pu s’en prendre à Daniel Lehman, galériste, son co-locataire. Celui qu’elle n’appelle que Dan, son âme sœur, a été retrouvé par un voisin, inanimé, au pied d’une échelle dans sa galerie. Hospitalisé, le visage recouvert d’un bandage dont n’émerge qu’un seul œil, Dan est plongé dans le coma. Diou ne croit pas à la thèse de l’accident.

 

 

Dan et elle avaient reçu quelques jours auparavant une lettre de menace, anonyme évidemment. De plus, peu après, de nuit, la galerie de photos de Dan, dans le Vieux-Nice avait été vandalisée.

 

 

Le commandant de la PJ niçoise, Joseph Santucci, ex-compagnon de Diou est prêt à l’aider quand, Alexa, sa nouvelle compagne est abattue de deux balles dans la poitrine sur le pas de la porte de leur appartement. Ce meurtre vient confirmer Diou dans son sentiment que quelqu’un en veut à son entourage.

 

 

Un cadavre a en outre été retrouvé nu, les mains collées avec de la glu sur son visage, sur une aire d’autoroute. Ces trois agressions sont-elles liées ?

 

 

La détective privée se lance alors dans l’enquête sur l’agression de son ami et sur le meurtre de la compagne de Jo, épaulée dans ses recherches par ses amies et Gabriel, l’amant de Dan, agent du renseignement territorial (ex RG), sans oublier Mila, cette vieille chienne recueillie par Diou lorsque sa voisine a été hospitalisée.

 

 

En parallèle à l’enquête, s’élève la voix de Dan, depuis son état de semi-conscience, qui raconte l’histoire de sa relation avec Diou et l’histoire d’un amour de jeunesse...

 

 

Impossible de ne pas être happée par la galerie fabuleuse de personnages hauts en couleur, tous aussi originaux les uns que les autres, que Michèle Pedinielli met en scène avec grand talent.

 

 

Qu’il s’agisse de Casalès, pardon, du capitaine Casalès, des deux amies suédoises de Ghjulia, Dagmar et Klara, sa seconde maison, ou encore de la vieille Baptistine et de ses deux filles Romy et Esme, un trio franchement original ! Des portraits psychologiques superbes !

 

 

Michèle Pedinielli (photo ci-dessous) fait évoluer ses personnages dans le Vieux-Nice, une ville défigurée par des chantiers titanesques où l’on détruit des lieux culturels tels le Théâtre national (photo ci-dessus) ou des galeries d’art, et n’hésite pas à épingler le maire « désireux de laisser son empreinte physique dans la cité » et à ironiser sur « le petit député chauve et fascisant ». Par bonheur, il reste toujours les vieilles ruelles que Diou arpente avec plaisir.

 

 

J’ai particulièrement apprécié le ton ironique, le style coloré plein d’humour utilisés par l’autrice et aussi les réflexions très pertinentes qu’elle émet sur la religion.

 

 

Dans cette enquête, si Ghjulia est toujours aussi impétueuse et hyperactive, cette succession d’événements tragiques influe sur son moral et elle est gagnée parfois par la mélancolie, hantée par son passé et doit même, pour chasser le stress, avoir recours à ses anciennes addictions, pour peu de temps, nous l’espérons.

 

 

C’est un récit vivant plein d’humanité, marqué par une profonde solidarité, un formidable roman qui met en exergue toute la beauté d’une sincère amitié mais également toute la noirceur d’un esprit envahi par la rancœur et le désir de vengeance et enfin un excellent thriller dont le suspense est maintenu jusqu’au bout. Un vrai régal !

 

Ghislaine

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