Robert-Louis Stevenson : Voyage avec un âne dans les Cévennes
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Voyage avec un âne dans les Cévennes par Robert-Louis Stevenson.
Un voyage à travers la Haute-Loire, la Lozère et le Gard, en 1878.
Traduit de l’anglais par Léon Bocquet.
Marivole éditions (2015) 156 pages.
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Lire Robert-Louis Stevenson est un véritable régal. Il a 28 ans quand il décide de relier Le Monastier-sur-Gazeille à Alès, en attendant de retrouver celle qu’il aime : Fanny Osbourne.
Cet homme adore voyager, se déplacer mais sait apprécier la nature, les paysages et ne néglige pas l’Histoire des contrées qu’il traverse. Aussi, c’est une chance de pouvoir aujourd’hui suivre quasiment à l’identique le chemin parcouru par ce jeune Écossais, du 22 septembre au 3 octobre 1878.
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Modestine, son ânesse, n’étant plus en état de continuer – il lui fallait au moins deux jours de repos –, à Saint-Jean du Gard, Stevenson (photo ci-dessous), pressé de prendre connaissance de son courrier, à Alès, s’arrête là. C’est pourquoi, non sans émotion, il doit vendre Modestine et son attirail afin de prendre la diligence pour rallier la capitale des Cévennes.
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Ainsi, Robert-Louis Stevenson sait parfaitement raconter. Il prend régulièrement des notes et cela se ressent car c’est précis, détaillé et passionnant. Pas étonnant que de nombreux randonneurs empruntent ce chemin, rendant ainsi hommage à l’auteur de L’île au trésor (1883) et de L’étrange Cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde (1886) ainsi que de nombreux autres romans, essais et nouvelles.
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Après être resté environ un mois au Monastier (carte ci-dessus), « à 15 mille du Puy », où il est très bien reçu, il se décide à partir. Il dresse un impressionnant tableau de cette « Pologne montagnarde », « cette Babylone ». Son projet paraît aussi farfelu qu’un voyage jusqu’à la lune…
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Pour transporter son matériel, un cheval étant trop délicat, il négocie l’achat de l’ânesse du Père Adam : Modestine. Pour la faire avancer, il est obligé d’être brutal, doit même utiliser un aiguillon fabriqué par un aubergiste. N’oublions pas que nous sommes dans la seconde moitié du XIXe siècle et qu’aujourd’hui, le bien-être animal n’est toujours pas acquis totalement.
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Saint-Martin de Fugères, Goudet, Ussel, Le Bouchet-St-Nicolas, Pradelles, Langogne, Le Cheylard-l’Évêque, Luc, La Bastide-Puylaurent, Notre-Dame-des-Neiges, Chasseradès, Le Bleymard, le sommet de Finiels (1699 m), Le Pont-de-Montvert, Florac, Cassagnas, St-Germain-de-Calberte, St-Étienne-Vallée-Française et St-Jean-du-Gard, voilà quelques-uns des principaux sites découverts par Robert-Louis Stevenson qui s’est parfois perdu, a dormi plusieurs fois à la belle étoile et a fait de nombreuses rencontres.
Il parle bien sûr de la fameuse Bête du Gévaudan, fait référence souvent à l’Écosse et livre des considérations politiques et humaines fort judicieuses.
Lui que se dit athée mais est fortement marqué par le protestantisme, surprend en s’installant, le jeudi 26 septembre dans l’abbaye de Notre-Dame-des-Neiges, en Ardèche. Il y fait preuve d’humour, partage la vie des moines trappistes qui ont, depuis abandonné le site et ont été remplacés par des moniales cisterciennes. Il y dort trois nuits et repart, livrant un peu plus loin un véritable hymne à la nature.
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Enfin, dans les Cévennes fortement marquées par l’histoire tragique des Camisards, Stevenson rappelle la résistante héroïque de ces paysans protestants traqués par l’armée de Louis XIV. Les lieux qu’il traverse, Pont-de-Montvert (photo ci-dessus) surtout, ont été le théâtre d’affrontements sanglants.
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Il y aurait tant à dire encore sur Voyage avec un âne dans les Cévennes mais, la meilleure solution, c’est de lire ce livre et, peut-être, de partir sur les traces d’un écrivain fort sympathique, sur ce fameux Chemin de Stevenson, le GR 70.
Jean-Paul
