Romain Puertolas : Ma vie sans moustache
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Ma vie sans moustache par Romain Puértolas.
Albin Michel (2025) 299 pages.
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Quand, en février 2015, Romain Puertolas reçoit une lettre d’Argentine, dans laquelle une vieille femme affirme avoir été la dernière cuisinière d’Hitler… de décembre 1945 à mai 1963, il commence par douter de la santé mentale de la dame. En effet, il est fort à parier qu’Hitler s’est bel et bien tiré une balle dans la tête, mais…
Intrigué, sachant qu’après la seconde guerre mondiale, l’Argentine a été une issue de secours, grâce à ce réseau d’exfiltration à destination de divers pays d’Amérique du Sud, la « ratline », la « route des rats », pour nombre de nazis et collaborateurs comme Eichmann, Mengele, Priebke et tant d’autres encore, « Pourquoi le chef des rats n’en aurait-il pas lui aussi profité ? »
D’autant que la seule preuve tangible dont nous disposons pour affirmer la mort d’Hitler est le témoignage de … trois nazis.
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Titillé, l’écrivain, par ailleurs ancien capitaine de police, fait quelques recherches et découvre qu’à San Carlos de Bariloche, en Patagonie, dans le sud de l’Argentine, où vit Amalia, les habitants de cette petite bourgade sont nombreux à prétendre avoir côtoyé le dictateur allemand pendant presque vingt ans après la seconde guerre mondiale.
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Le doute s’insinue dans son esprit. Il se laisse gagner par la curiosité, saute dans un avion et rencontre la mystérieuse Amalia.
Si son témoignage et les nombreux autres qu’il obtient paraissent sincères, ce que cherche Puertolas, ce sont des preuves, un témoignage n’est pas une preuve, le lieutenant de police le sait pertinemment.
Constitué de trois parties, Ma vie sans moustache est un roman-quête dans lequel Romain Puertolas va d’abord se rendre en Patagonie, puis en Israël à Jérusalem et enfin au Liban à Beyrouth. Il mêle pour notre plus grand plaisir faits réels historiques et fiction le tout avec une bonne dose d’humour.
Et c’est souvent lorsqu’on croit être en pleine fiction que la réalité nous rattrape. En tout cas tel a été mon cas. Par exemple lorsqu’il est question de ce « Bariloche Nazi Tour », je n’aurais jamais imaginé qu’existe un circuit de lieux à Bariloche (photo ci-dessous) qui permette de voir des maisons, des tours et des constructions ayant servi à de nombreux hiérarques nazis, le tour se terminant par la résidence Inalco, qui est censée avoir été le manoir dans lequel Hitler a vécu.
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Quant au twist final, bravo Monsieur Puertolas, vous seul pouviez l’imaginer !
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Ce roman d’apparence burlesque est en fait une enquête folle, certes, mais très fouillée, fort bien documentée avec de nombreuses références littéraires et riche d’enseignements historiques.
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J’ai été par contre fortement agacée pour ne pas dire plus par cette marque de chocolat d’origine suisse créée par Theodor Tobler qui revient à de nombreuses reprises. J’ai bien compris que cette gourmandise apaise l’auteur, mais trop, c’est trop, le comique de répétition ne joue plus son rôle.
Dommage…
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Photo ci-dessus : La résidence Inalco.
Ma vie sans moustache de Romain Puertolas (photo ci-dessous), restera pour moi, comme l’avaient été L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA, Re-Vive l’Empereur, Tout un été sans Facebook, La police des fleurs, des arbres et des forêts, et Les Ravissantes, une lecture fort divertissante et fort plaisante.
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Ghislaine
