Arnaldur Indridason : Les Lendemains qui chantent
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Les Lendemains qui chantent par Arnaldur Indridason.
Traduit de l’islandais Éric Boury.
Titre original : Sæluríkið.
Métailié (2025) 368 pages ; À vue d’œil (2025) 561 pages.
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Bien que ce soit déjà le sixième volume de la série Konrad, Les lendemains qui chantent de Arnaldur Indridason est le premier que je lis.
Ce roman, très noir, mêle plusieurs affaires où passé et présent s’entrelacent.
Le polar débute avec un couple d’Islandais qui tente vainement de vendre sa vieille Lada à des marins russes prêts à appareiller sur leur chalutier.
En Autriche, perturbé par la disparition de Pétur, un skieur qui s’apprête à avancer son retour en Islande est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel.
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À Reykjavik, c’est la découverte d’un corps sur la colline d’ Öskjuhlid (photo ci-dessus) qui pose question. En effet, il s’avère qu’il s’agit du cadavre de Skafti Timoteus Hallgrimsson, disparu dans les années 1970, qu’un homme avait reconnu avoir assassiné sur la presqu’île d’Örfirisey puis avoir jeté son corps à la mer. Comment Leo, l’ami de Konrad avait-il mené l’enquête pour obtenir les aveux de cet homme qui fut condamné à la peine la plus lourde ?
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Konrad, policier à la retraite qui déteste l’oisiveté, cherche alors à retrouver son ancien ami et binôme pour l’interroger mais ce dernier semble tout faire pour l’éviter.
Des allers-retours multiples entre passé et présent s’entrecroisent et il m’a fallu, surtout dans la première moitié de l’ouvrage, m’accrocher pour suivre cette enquête complexe.
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Arnaldur Indridason (photo ci-dessous) nous emmène en Islande, ce pays insulaire d’Europe du Nord, et s’y entend à merveille pour nous plonger dans les années 1970 où le pays s’avère un pion essentiel sur l’échiquier de la guerre froide, au cœur des tensions entre l’Est et l’Ouest.
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Konrad, n’a-t-il pas découvert qu’à la fin des années 1980, l’ambassade d’Union soviétique à Reykjavik (photo ci-dessous) comptait trente-sept ressortissants étrangers dont pas un seul Islandais, ce qui prouve l’importance stratégique du pays pendant la guerre froide ; leur ennemi numéro un ayant une base militaire de première importance à quelques encablures de la capitale, il n’est pas improbable que certains se livraient à de l’espionnage.
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L’auteur rappelle également les liens des socialistes locaux avec l’Union soviétique, le départ aussi pour étudier, d’un certain nombre de jeunes Islandais vers ce pays des lendemains qui chantent. Certains découvrirent le cauchemar du socialisme quand d’autres se sentirent confortés dans leur foi au communisme.
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Photo ci-dessus : Reykjavik.
Il montre ainsi l’implication de l’Histoire dans les vies personnelles et son interaction parfois dans les drames familiaux.
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Mêlant enquête policière, espionnage, critique sociale et introspection profonde, Les Lendemains qui chantent est un polar nordique aux personnages complexes, que l’intrigue glaçante qui interroge la notion de justice rend absolument captivant et fascinant.
Ghislaine
