Christian Ingrao : Les urgences d'un historien
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Les urgences d’un historien par Christian Ingrao.
Conversation avec Philippe Petit.
Les éditions du Cerf (2019) 132 pages.
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Dans le cadre de l’événement annuel permettant la rencontre entre des historiens des écrivains et le public, organisé par Histoires d’Histoire, j’avais eu l’opportunité en 2023 d’assister à une conférence de Christian Ingrao. Cette rencontre dont le thème était Le bruit des bottes s’était avérée pour moi très enrichissante. Aussi lorsque j’ai vu sur les rayons de ma médiathèque Les urgences d’un historien, de Christian Ingrao, directeur de recherche au CNRS, spécialiste du nazisme et de la violence de guerre, n’ai-je pas hésité.
En effet, s’agissant d’un entretien avec Philippe Petit, Docteur en philosophie, journaliste, essayiste et ex-producteur sur France Culture, il m’a semblé que ce serait un bon prolongement pour connaître davantage celui qui est considéré comme meilleur spécialiste de la deuxième guerre mondiale.
Cependant, je dois avouer que je ne suis pas assez compétente pour faire une recension à la hauteur de ce dialogue très fouillé et souvent complexe. Ce sera donc un avis relativement succinct.
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Dans cette conversation tenue durant l’hiver 2019, Christian Ingrao (photo ci-dessous) né en 1970 à Clermont-Ferrand revient sur son parcours personnel, son enfance, son adolescence et ses années de formation pour répondre à la première question du journaliste : Comment est né votre émerveillement pour l’histoire, d’où est venue votre passion pour le passé ?
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En découvrant dans une publication que la SS recrutait de jeunes intellectuels, il y voit avec la naïveté de ses quinze ans, un paradoxe fondamental. Cette interrogation lue dans sa prime jeunesse, cette présence d’intellectuels dans le SD, le service de renseignement de la SS, ressurgira lorsqu’il s’agira de suivre celle qu’il aime et qui a l’intention de continuer ses études à Paris, ce projet servira à convaincre ses parents.
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En 2005, la disparition brutale de sa femme Laetitia Prevot, mère de leurs trois enfants, fracasse sa vie en deux. Vingt mois de sa vie lui seront nécessaires pour mener une sorte d’enquête, rassembler toutes les traces de la vie de Laetitia pour lui permettre « de raconter à mes enfants l’histoire de leur maman, de cet amour, de notre famille, et de ce désastre qui avait coupé nos existences et nos destins. » Il s’aperçoit alors qu’il est resté historien pendant tout ce temps et que la pratique historienne était sa façon d’apprivoiser la dimension tragique de l’existence humaine.
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Christian Ingrao explique donc les motifs de ses engagements, exprime ses considérations sur l’Europe, la possibilité de son avenir et la condition de sa réussite, analyse le fonctionnement d’un historien du contemporain, aborde la violence de guerre et détaille toute la palette de disciplines qui se trouve dans l’atelier de l’historien.
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Petit ouvrage de 130 pages seulement, mais d’une extrême densité, Les urgences de l’historien m’a permis de mieux comprendre comment on étudie le nazisme, même s’il m’a fallu, souvent, m’accrocher pour tenter de comprendre la teneur de cette conversation de très haut niveau. Une seconde lecture me permettrait déjà de mieux en saisir le contenu.
Ghislaine
