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Riad Sattouf : L'Arabe du futur (2)

L’Arabe du futur  (2)

Une jeunesse au Moyen-Orient (1984 – 1985).

BD par Riad Sattouf.

Allary Éditions (2015) 158 pages.

 

 

Ce tome 2 de L’Arabe du futur, la fameuse BD autobiographique de Riad Sattouf, couvre deux années : 1984 et 1985.

 

Là, le récit devient un peu plus intime, collant au plus près de la vie de la famille de Riad. Lui, c’est à l’école qu’il fait son apprentissage car, avec Clémentine, sa mère, Abdel-Razak, son père, et Yahia, son petit frère, ils sont revenus en Syrie. Au passage, son père a dû donner 4 000 dollars au douanier pour faciliter les formalités… Il ne lui reste donc plus que 26 000 dollars qu’il veut consacrer à la construction d’une grande villa…

 

Pour l’école, Riad doit s’équiper et la scène avec le marchand est à la fois cocasse et révélatrice de la façon de vivre dans un village de Syrie.

 

La vie à l’école confirme les inquiétudes de Riad qui ne se plaint pas le soir, en rentrant à la maison. Pourtant, dans la classe, ils sont six pour des tables de quatre et la maîtresse se sert de son bâton pour punir les élèves qui se trompent où n’ont pas la tenue réglementaire, comme Riad, le premier jour. En priorité, il faut apprendre l’hymne national qui sera chanté chaque matin dans la cour.

 

 

Riad raconte ces deux années d’enfance et montre bien la façon de vivre dans ce village où la majorité des habitants est très pauvre. Au passage, j’admire la patience de Clémentine devant les incohérences de son mari.

Quand le cousin Abou Hassan, général, chef de la police à Homs, reçoit la petite famille, je constate que l’argent ne manque pas  chez certains, même si les fissures sont nombreuses dans la villa au luxe ostentatoire.

 

 

Arrive la leçon d’arabe et Riad Sattouf commence à proposer des vignettes sur fond rouge quand il présente un livre syrien ou quand une situation devient violente. Au contraire, le vert s’impose au moment où s’allume la veilleuse de sa chambre. S’affiche aussi la corruption de ceux qui profitent au maximum du régime.

 

 

Ce tome 2 offre tout de même un intermède de deux semaines en France, mais sans le père. Riad découvre la société de consommation dans toute sa splendeur et se goinfre au buffet des Galeries Lafayette : « Un fois qu’on avait fini son assiette on pouvait aller se resservir. »

 

 

Avant de vivre la deuxième semaine à La Giettaz, dans les Alpes, Riad est emmené sur la plage par sa grand-mère et il découvre la marée, les bigorneaux, les moules sauvages et comment attraper un crabe. Cela lui sera utile un peu plus tard.

De retour au village, en Syrie, un drame choque profondément Riad. Puis, à l’école, un maître remplace la maîtresse mais il est encore plus violent qu’elle…

 

 

Au final, ce tome 2, un peu plus centré sur la famille, m’a fait souvent sourire mais m’a ému parfois, horrifié aussi.

 

 

Riad Sattouf (photo ci-dessus), en jouant avec les couleurs et grâce à des dessins très expressifs – le nez du père est toujours aussi impressionnant – sait encore bien parler de son enfance marquée par quantité de rencontres et d’expériences pas toujours faciles à vivre.

Jean-Paul

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