Riad Sattouf : L'Arabe du futur (4)

L’Arabe du futur  (4)

Une jeunesse au Moyen-Orient (1987 – 1992).

BD par Riad Sattouf.

Allary Éditions (2018) 280 pages.

Ce tome 4 de L’Arabe du futur est le plus volumineux des six mais c’est vrai  qu’il couvre cinq années d’Une jeunesse au Moyen-Orient (1987 – 1992). Surtout, au cours de ces cinq ans, que d’événements, que de bouleversements !

Le  principal responsable de tout ça est le père de Riad, Abdel, un homme imprévisible, raciste et qui n’en fait qu’à sa tête. De plus, lui que se disait dégagé de toute religion, affirme frénétiquement sa pratique des préceptes musulmans.

La personne que je plains le plus, c’est Clémentine, son épouse, mère de trois enfants : Riad, Yahya et Fadi. Abdel, son mari, qui gagne paraît-il beaucoup d’argent comme maître de conférence en histoire contemporaine, en Arabie Saoudite, lui octroie le minimum pour vivre. Le reste ? Il le planque à Jersey car son rêve est de devenir rentier et ne plus travailler.

Abdel est tellement radin qu’il se fait appeler depuis la Bretagne en Arabie Saoudite, pour ne pas payer le téléphone !

Riad a 10 ans, est un excellent élève et impressionne les filles avec ses dessins. Que ce soit en France ou en Syrie, il est la proie des mauvais élèves, hélas. Il essaie même le foot mais se fait traiter de PD alors qu’il ne connaît pas le sens de ce qui se veut une insulte.

Comme il en fait sa spécialité, un soir, le père débarque sans prévenir et vient bouleverser la vie familiale.

Mégalomane, il rêve d’acheter un château en Bretagne, raconte sa vie en Arabie Saoudite. C’est vrai ou c’est faux ? Personne ne sait.

Alors que Riad est fier de ses dessins que tout le monde trouve beaux, son père se fâche. Il ne veut pas d’un fils artiste ; il veut qu’il soit médecin, comme ses deux frères !

Avec ça, il développe un antisémitisme forcené, donne une version de l’Histoire motivée par la haine d’Israël. S’ensuivent des débats houleux à table, débats finalement très actuels.

Nouveau retour en Syrie. Le couple est au plus mal à cause du caractère imprévisible du père, de ses rêves fous, de ses mensonges. De plus, il est un macho forcené et tente d’inculquer sa façon de penser à Riad. Celui-ci, patient, supporte, mais, comme il aime son père, le laisse débiter ses balivernes.

Il y a l’école. En Syrie, comme à Rennes, plus tard, Riad doit subir les moqueries et les violences de camarades jaloux et bornés.

Un cancer frappe la mère et Riad fait partager ses rêves, ses angoisses, ses espoirs. Il vit même une classe de neige en Auvergne, est amoureux de Tiphaine. La soirée finale permet à Riad Sattouf (photo ci-dessous) de présenter d’excellentes vignettes bien représentatives de l’ambiance festive.

Riad qui a changé de coiffure, tombe amoureux facilement, se passionne pour les jeux vidéo mais doit résister aux quolibets imbéciles et à l’agressivité de certains camarades. Très sensible aux odeurs corporelles, il le prouve à chaque rencontre.

Bien sûr, le père revient, plus religieux encore, applaudit Saddam Hussein qui envahit le Koweit, emmène sa famille en vacances en Syrie où il se montre agressif envers sa femme. Le dernier chapitre est bouleversant à cause de la conduite incroyable du père qui assène un coup terrible à son épouse décidée à divorcer.

Alors ?...

Jean-Paul

Comments

[manou]

J'ai réservé le premier à la médiathèque afin de les lire dans l'ordre mais bizarrement je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée...J'attendrai mon tour donc, je ne sais pas quand ! Merci pour la présentation de celui-ci qui me conforte dans l'envie de me plonger dans la série

[Jean-Paul et Ghislaine Degache]

De mon côté, j'ai eu une chance énorme. Quand j'ai vu les six tomes, dans ma médiathèque je n'ai pas hésité : j'ai pris le total et je me suis lancé... Je ne n'ai pas regretté.