Lætitia Colombani : La tresse

La tresse       par     Lætitia Colombani.

Éditions de la Loupe (2017), 339 pages ; Grasset & Fasquelle (2017) 222 pages ; Le Livre de Poche (2018) 240 pages.

Prix Relay des voyageurs lecteurs 2017.

 

 

 

 

À travers La tresse, Laetitia Colombani (photo ci-contre) nous raconte la vie de trois personnages, trois femmes de trois continents différents qui vont se trouver liées sans le savoir.

 

 

Les portraits croisés de ces trois femmes extrêmement courageuses sont magnifiques.

 

 

Il y a Smita, une Intouchable du village de Badlapur, en Inde, qui ne peut concevoir que sa fille, Lalita, vive la même existence misérable qu’elle, et qui décide de fuir le village : « ma fille saura lire et écrire, se dit-elle, et cette pensée la réjouit. » Si elle réussit, elle fera aux dieux, l’offrande des pauvres : ses cheveux.

 

 

Il y a également Giulia, Sicilienne de Palerme. Elle travaille dans l’entreprise familiale de perruques en vrais cheveux. Mais, lors de l’accident survenu à son père, elle apprend que l’atelier est menacé de faillite car les cheveux italiens coûtent cher. Sur les conseils de Kamal, son ami réfugié, et après avoir consulté internet, elle décide d’importer des cheveux depuis l’Inde.

 

 

« Dans l’espoir d’une bonne récolte, d’un mariage heureux ou d’une meilleure santé, des hommes et des femmes viennent offrir leurs cheveux à leurs divinités. Il s’agit pour la plupart de pauvres et d’Intouchables, dont la chevelure constitue la seule richesse. »

 

Enfin, il y a Sarah, une brillante avocate qui vit à Montréal, au Canada, qui a sacrifié sa vie personnelle pour sa vie professionnelle. Elle apprend soudain qu’elle a un cancer. Elle décide de faire face : « Il s’agit d’une procédure au long cours, ce sera une guerre des nerfs, une succession de moments d’espoir, de doute, et d’autres où peut-être elle se croira vaincue. Il faudra tenir coûte que coûte. Ce genre de combat se gagne à l’endurance, Sarah le sait. »

 

 

Tout va basculer à la suite d’une indiscrétion et, petit à petit, Sarah sera mise à l’écart : « Cette violence a un nom qu’elle a du mal à prononcer : discrimination. » Elle se sent abandonnée : « la descente vient de commencer. »

 

 

Elle est abattue, se sent trahie et arrête son travail. Elle déprime. À cause de la chimio, elle perd ses cheveux. Mais là, sursaut, elle se ressaisit, elle ne va pas renoncer : elle a besoin d’une perruque !

 

Ce superbe premier roman décrit de façon formidable le combat de trois femmes qui prennent leur destin en mains à un moment décisif de leur vie.

Ghislaine

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog