Enki Bilal : Bug (livre 1)

Bug      BD   par    Enki Bilal.

Livre 1

Casterman (2017) 85 pages.

 

 

Enki Bilal présentait récemment, à La Grande Librairie et sur France Inter, son deuxième tome BUG. Attirée par ce récit d’anticipation, je suis allée aussitôt chercher le tome 1 à la médiathèque.

 

 

L’action se passe le 13 décembre 2014, à Paris. La première page fait part d’une difficulté de connexion : une jeune fille vient voir sa mère car elle a un problème de réseaux avec son smartphone, et dès la deuxième, nous apprenons que « Tous les liens, nous disons bien tous, ont disparu de manière – pour le moment – inexplicable. » Il s’agit, en fait, d’un gros méchant bug à l’échelle planétaire.

 

 

Dans les pages suivantes, nous voyons quelles sont les premières conséquences post BNG (Bug numérique généralisé) à Londres, New York, Paris. C’est une planète retournée au chaos en quelques heures.

 

 

Le bug serait lié au retour du vaisseau en provenance de Mars. Kameron Obb, seul survivant de cette mission spatiale, est victime d’un mystérieux virus électronique et toutes les  données numériques de la planète se retrouvent étrangement logées dans sa tête. Inutile de vous dire que cet homme va être convoité par tous, que ce soient les États, les entreprises, les mafias, les religieux et même les particuliers. Le récit tourne au polar quand un individu d’apparence calme jusque-là, va devenir un véritable psychopathe, n’ayant qu’un seul but : retrouver à tout prix Gemma, la propre fille de Kameron Obb.

 

 

Enki Bilal (photo ci-dessous), dans cette BD, nous montre de façon pertinente les effets que peut avoir la disparition brutale de toute technologie numérique sur une société devenue totalement dépendante. Il démontre ici les limites d’un progrès technologique incontrôlé.

 

 

Ce livre nous interroge sur notre dépendance parfois addictive aux nouvelles technologies et à internet et montre que les gens, une fois privés de toutes leurs connexions, livrés à eux-mêmes, ne savent que faire… « ils n’arrivent pas à se regarder les yeux dans les yeux, la plupart, depuis l’âge de trois ans, ne côtoient que leurs écrans… »

 

 

L’auteur a su créer des ambiances froides pour décrire ce futur anxiogène. Pour cela, il a utilisé une palette de nuances allant principalement du bleu au gris, ce qui donne un ensemble magnifique et effrayant à la fois.

 

 

J’ai aimé aussi le découpage aéré avec de grandes cases. J’ai parfois eu un peu de peine à différencier les personnages d’autant plus que l’on passe souvent des uns aux autres, sans transition. Dans cet univers un peu flippant où la tension va crescendo, l’auteur a néanmoins glissé quelques notes d’humour lorsque, par exemple, une recherche désespérée de vieilles personnes ou de vieilles voitures non connectées est faite pour essayer de pallier à ce bug, ou encore ces pages de journaux truffées de fautes du fait de la disparition des correcteurs d’orthographe.

 

J’attends avec impatience de lire le Livre 2.

Ghislaine

 

 

 

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