Isabelle Amonou : L'enfant rivière

L’enfant rivière   par  Isabelle Amonou.

 Dalva (2023) 298 pages.

 

Un prologue énigmatique. C’est en effet avec un prologue assez mystérieux que j’ai débuté la lecture de L’enfant rivière de Isabelle Amonou. Je pensais assister à une scène de chasse traditionnelle, mais stupeur, il s’agit de capture de jeunes enfants ! Ma curiosité ainsi aiguisée, je n’ai eu qu’un désir, continuer et tourner les pages de plus en plus rapidement pour découvrir le fin mot de l’histoire.

 

En mai 2024, au moment de sa disparition sur les bords de la rivière des Outaouais, Nathan avait un peu moins de quatre ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.

 

Suite à ce drame, le couple a éclaté. Cela fait six ans que Thomas et Zoé, les parents, se sont séparés. Thomas convaincu de la mort de son fils a fui vers la France pour tenter d’oublier son chagrin et repartir à zéro. S’il est de retour à Ottawa (photo ci-dessous) c’est pour l’enterrement de son père.

 

La mère, Zoé, persuadée qu’il est toujours vivant, qu’il ne s’est pas noyé et qu’il se cache parmi les migrants, ces migrants qui ont gagné le Canada, poussés par le réchauffement climatique et la chute des États-Unis, est restée sur place. À sa recherche, elle arpente les paysages sauvages et traque les invisibles de la forêt.

 

 

La confrontation entre les deux parents va permettre au lecteur d’appréhender cet amour puissant qui unissait ces deux êtres jusqu’à la perte de leur enfant et faire remonter des souvenirs douloureux.

 

 

C’est avant tout le personnage de Zoé née d’une mère autochtone et d’un père descendant des Français qui, au fil du roman, va révéler toute sa complexité. Une véritable quête d’identité.

 

 

En situant son roman dans un futur très proche, Isabelle Amonou nous offre une vision du monde qui nous attend assez réaliste, si des efforts internationaux ne sont pas faits très rapidement. Un monde où la nature a repris peu à peu ses droits et ne cesse de clamer sa puissance, tornades et crues se succèdent…

 

 

Inhérent au réchauffement climatique, le déplacement massif de migrants avec bien évidemment les problèmes de frontières...

 

 

Dans son récit, avec le personnage de Camille, mère de Zoé, l’auteure accorde également une large part à la manière dont ont été traités les autochtones au Canada, comment les enfants étaient arrachés à leurs parents, placés dans des pensionnats, où ils devaient renier leur langue, leur culture… « C’était pour leur bien. Il fallait tuer l’Indien ».

 

 

La maltraitance familiale et le viol sont aussi évoqués au cours de l’histoire.

 

 

L’enfant rivière est un roman fabuleux et richissime par les thèmes abordés, un roman envoûtant et palpitant dans lequel la tension monte inexorablement. Roman noir, roman d’anticipation, c’est aussi un roman psychologique plein de sensibilité et particulièrement maîtrisé, rehaussé par le cadre majestueux dans lequel il se déroule, à Gatineau, à la frontière entre le Québec et l’Ontario.

 

 

L’enfant rivière de Isabelle Amonou méritait amplement sa sélection pour le Prix orange du Livre 2023, un gage de valeur !

 

 

Je remercie sincèrement Joëlle, Lecteurs.com et les éditions Dalva qui m’ont permis de faire connaissance avec cette brillante auteure qu’est Isabelle Amonou et ce roman inoubliable : L’enfant rivière.

 

Ghislaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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