Fabrice Caro : Broadway

Broadway        par     Fabrice Caro.

Gallimard / Sygne (2020), 193 pages.

 

2018, Axel vient de recevoir une lettre dans une enveloppe au bas de laquelle est inscrit : Programme national de dépistage du cancer colorectal, "une formalité administrative, rien que de bien normal, toute personne ayant cinquante ans révolus la reçoit automatiquement. À ceci près que j'ai quarante-six ans." Un véritable traumatisme pour Axel qui vient de prendre quatre ans en quelques jours.

 

Voilà que quelques jours plus tard, il est convoqué par le proviseur. Celui-ci lui met sous les yeux un dessin scabreux de son fils, Tristan, mettant en scène ses professeurs mademoiselle Guiraud et monsieur Charlier, respectivement profs d'anglais et de SVT. Sa femme Anna lui demande de gérer.

 

Il y a aussi Denis et Béatrice, des amis de sa femme et donc aussi les siens qui n'ont qu'une idée en tête, les emmener avec eux en vacances à Biarritz faire du paddle, sans compter le voisin et ses apéritifs en alternance. À un moment d'ailleurs, il verra en eux le couple qu'ils vont devenir avec Anna, une fois les enfants ayant quitté le nid...

 

C'est la vie et les réflexions d'un homme ordinaire qui n'ose pas faire de la peine aux gens. Il décide une chose ou prépare une répartie, mais le moment venu, ne peut être brutal et acquiesce contre sa volonté. Il est la plupart du temps déphasé par rapport à la réalité, les choses vont un peu trop vite pour lui. C'est le constat un peu amer que fait cet homme pourtant heureux avec sa famille, déçu cependant par des espérances non réalisées.

 

En fait, depuis la réception de cette enveloppe, il est souvent en proie à la désillusion, tout l'ennuie et ce courrier devient une véritable obsession. Ne préconise-t-il pas d'ailleurs des cours où l'on enseignerait à dompter la déception ?

 

Cette lettre sera en quelque sorte le fil rouge du roman, car Fabrice Caro (photo ci-contre) reviendra à elle de façon récurrente.

 

Je me suis régalée à la lecture de ce roman et j’ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, un humour particulier qui flirte avec la mélancolie, de même que sa tendresse vis-à-vis des choses qui ne fonctionnent pas.

 

C'est un livre facile à lire, tout en finesse, dans lequel j'ai pu parfois me reconnaître, une vraie gourmandise.

 

Un excellent moment de lecture pour lequel je remercie Masse critique de Babelio et les éditions Sygne de Gallimard !

J'avais beaucoup apprécié Le discours et Broadway est venu confirmer le plaisir de lire les ouvrages de cet écrivain.

Ghislaine

 

Broadway       par    Fabrice Caro.

Gallimard / Sygne (2020), 193 pages.

 

Broadway, ce spectacle pas trop réussi de l’école de danse de Jade, sa fille, sert de titre à Axel, père de famille, le narrateur. Il semble tout avoir pour être heureux : une épouse, Anna, deux enfants, Jade et Tristan, et un emploi apparemment stable… Ah oui, il ne faut pas oublier la maison dans un lotissement avec un voisin un peu maniaque et envahissant !

Fabrice Caro que j’ai d’abord connu grâce aux bandes dessinées qu’il signe Fabcaro, m’avait très agréablement surpris avec Le discours. Il remet donc ça et confirme son talent pour raconter des séquences de vie apparemment ordinaires, les tracas d’un bon père de famille mais aussi ses rêves d’échappée du côté de Buenos Aires.

 

Tout part de ce fameux courrier de l’Assurance maladie pour le dépistage du cancer colorectal. Ce type de prévention, hasard de ma lecture, je viens d’en bénéficier ce jour-même, grâce à mon âge avancé… Normalement, ce n’est qu’à partir de cinquante ans que ce dépistage débute. Or, Axel n’a que quarante-six ans et le voilà à se morfondre, à se poser quantité de questions quand le proviseur du lycée de son fils le convoque pour lui soumettre un dessin pornographique réalisé par Tristan et montrant deux de ses profs en train de copuler en levrette !

 

 

Que faire ? Désemparé, le pauvre père tente bien de rencontrer la prof d’anglais concernée par le croquis. Il en pince même pour elle mais celle-ci ne lui parle que de rendez-vous chez un psychologue, pour une blague de potache.

 

 

Fabrice Caro (photo ci-contre), tout au long du roman, excelle à démontrer tout ce qui se passe dans notre tête lors de situations embarrassantes. Qui n’a pas échafaudé des réponses toutes prêtes, très bien formulées mais se retrouve à n’exprimer que des banalités ?

 

Je n’oublie pas Jade, sa fille aînée, qui va passer le bac et donc bientôt quitter le cocon familial. Son petit ami l’a larguée. Elle est désespérée et demande de l’aide à son père. Là, l’auteur s’égare dans une histoire de cierge à l’église à la demande de Jade. C’est amusant une fois mais Fabrice Caro y revient un peu trop à cette Notre-Dame d’Espérance… désespérante.

 

Soucis avec le voisin, projet de paddle l’été avec un couple d’amis, cette fameuse lettre de la CPAM, Axel se débat dans un entrelacs de soucis qu’il tente de conclure en apothéose. C’est conté avec humour, décrit avec justesse, un bon moment de lecture permis grâce à Babelio (Masse Critique) et à Gallimard (Sygne) que je remercie.

Jean-Paul

 

 

 

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