Isabelle Boissard : Camille va aux anniversaires

Camille va aux anniversaires   par  Isabelle Boissard.

 Les Avrils (2024) 244 pages.

 

 

 

 

Camille, 52 ans, vit encore à Copenhague (photo ci-dessous), bien qu’elle n’ait plus aucune raison d’y rester, son compagnon Laurent venant de la quitter pour une Danoise. Voilà qu’elle est appelée et sollicitée par son meilleur ami Christophe pour l’aider à organiser l’anniversaire surprise de sa compagne Bianca. Bianca est journaliste pour le magazine culturel d’un quotidien national.

 

 

 

En effet, celui-ci devant partir en urgence en Australie pour son travail, il compte sur Camille en qui il a toute confiance pour le remplacer dans cette tâche.

 

 

 

Bien que mitigée au début, Camille, expatriée, se laisse persuader et ils conviennent qu’elle commencera par une première semaine à Paris, pour elle, et ensuite la Bretagne pour remplir sa mission, Saint-Astre, chez le père de Bianca, étant le lieu de la fête.

 

 

Presque deux semaines, du 18 au 30 avril, pour changer d’air et de perspective et une belle occasion pour elle de se projeter en France à nouveau. Une belle opportunité en quelque sorte.

 

 

Ces treize jours, correspondent à un chapitre et à une journée mondiale ou nationale. Ainsi le premier, Dimanche 18 avril, coïncide avec la journée internationale des monuments et des sites. Une seule, mardi 27 avril, a pour sous-titre « pas de journée internationale répertoriée pour cette date ». J’ai ainsi découvert avec étonnement ce calendrier de journées mondiales ou nationales et si la plupart m’ont paru suffisamment pertinentes pour permettre à chacun de participer activement à la création d’une société plus informée et solidaire et ainsi contribuer à un monde meilleur, d’autres, et une, en particulier, celle du lundi 19 avril, journée de l’étendage du linge aux États-Unis d’Amérique m’a semblé complètement anecdotique.

 

 

Pour mener à bien cette préparation, elle a l’idée de créer un compte Instagram lui permettant de demander aux amis d’envoyer leurs photos souvenirs de « Bianca-la-fêtée ».

 

Isabelle Boissard (photo ci-dessous) décrypte avec beaucoup d’humour et d’ironie et sans aucune concession ces inconditionnels du « Pour vivre heureux, vivons montrés » !

 

 

 

Avec une plume impitoyable, elle dissèque les travers de notre époque et de la place prépondérante qu’occupent les anniversaires sur les réseaux sociaux, ainsi que les nombreuses autres fêtes, une manière sans doute de conjurer le temps qui passe et la peur de l’avenir.

 

 

 

Quel que soit l’évènement, naissance, anniversaires, mariage tout est prétexte à faire la fête mais surtout et c’est le plus important, à le faire savoir ! Et puis, il y a tout le commerce lié à ces événements : consommation et narcissisme vont de pair.

 

 

« Ces comptes Instagram sont des temples et nous sommes une masse de fidèles devant eux ».

 

 

Intimement liée à cette satire des réseaux sociaux très humoristique, se détache en filigrane la recherche d’un nouveau départ. On ressent une tristesse latente, une angoisse sous-jacente, une perte de repères, un besoin d’amour, de réconfort, une aspiration à être rassurée, reconnue.

 

Dans Camille va aux anniversaires, l’Amour et l’amitié sont indéniablement aussi, au cœur du roman.

 

Malgré ces thèmes intéressants, je dois avouer que le style jeune et décontracté ne m’a pas vraiment convaincue. Je me suis quelque peu ennuyée à la lecture de ce récit dénué d’actions, déçue par cette héroïne qui, tout en se montrant critique vis-à-vis de ces comptes Insta créés pour « exister », n’en est pas moins accro à son téléphone, désespérée lorsqu’il reste silencieux…

 

 

Je l’ai enviée, par contre, pour le courage dont elle fait preuve en se baignant chaque soir dans la mer, en avril, par une température de l’eau à 17° !

 

 

Je remercie Babelio et les éditions Les Avrils pour leur confiance.

 

Ghislaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le sujet est intéressant mais je pense aussi que j'aurais eu les mêmes bémols que les tiens. Je n'aime pas étaler ma vie privée et c'est vrai que tout cela correspond bien à une certaine angoisse de la jeunesse d'aujourd'hui quant à l'avenir et au temps qui passe. Je ne le lirai pas mais je trouve beaucoup de justesse dans ton analyse. Merci de porter un regard si juste sur les pratiques de nos jeunes...
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