Grand Corps Malade : Patients

Patients        par      Grand Corps Malade.

Don Quichotte éditions (2012), 163 pages ; Points (2017) 168 pages..

 

Une fois de plus, cinéma et lecture font bon ménage ! En adaptant Patients au cinéma, Fabien Marsaud, connu sous son nom d’artiste Grand Corps Malade (photo ci-dessous), met la lumière sur un livre un peu trop vite oublié.

 

 

S’il fallait voir le film, il était indispensable de lire ce qui en a été une inspiration très fidèle puisque l’auteur l’a réalisé lui-même avec Mehdi Idir. La lecture est d’autant plus nécessaire que, pour le cinéma, il faut synthétiser, regrouper, adapter certaines scènes que l’autobiographie retrace de façon détaillée.

 

 

 

« Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est en aucune façon le fruit du hasard, mais bien celui de ma mémoire. » Cette phrase mise en exergue du livre et qui figure aussi au début du film, est sans équivoque.

 

 

Nous sommes en 1997, Fabien Marsaud a 20 ans et, suite à un plongeon trop vertical dans une piscine pas assez remplie, sort du service de réanimation d’un hôpital pour être conduit dans un grand centre de rééducation pour paraplégiques, tétraplégiques, traumatisés crâniens, amputés, grands brûlés…

 

 

Page après page, l’auteur présente celles et ceux qui s’occupent de lui, le soignent, l’assistent, le secouent parfois, racontant tout ce qui est bouleversé dans la vie quotidienne d’une personne qui ne peut plus bouger.

 

 

Page après page aussi, je fais connaissance avec les autres patients, un nom qui colle trop bien à la réalité car c’est d’abord le temps qu’il faut niquer, heure après heure… « Je découvre les joies de l’autonomie zéro, de l’entière dépendance aux humains qui m’entourent et que je ne connaissais pas hier. »

 

 

 

C’est Chantal, son ergothérapeute qui est la plus précieuse dans les premiers mois car elle adapte des instruments aussi basiques que la fourchette, le téléphone, la télécommande et développe donc l’autonomie de Fabien qui se fait appeler Benjamin dans le film avec un acteur, Pablo Pauly, excellent dans son rôle.

 

 

Il faut parler aussi de Farid, compagnon essentiel qui lui raconte la vraie vie des personnes en fauteuil roulant. En fait, on rencontre les mêmes personnalités qu’ailleurs. Surtout, Farid apporte l’humour et rend l’ambiance agréable. On se chambre et on organise même ce qu’ils appellent la tétra-boxe.

 

 

L’auteur note ses progrès, cette mobilité qui progresse à force d’efforts et grâce à Francois, le kiné : « J’en bave avec lui et ce, depuis le début. Tenter de bouger une partie du corps qui vient de retrouver un peu de vie est un effort considérable et surtout très désagréable (ne serait-ce que pour faire bouger un doigt sur un centimètre). »

 

 

Enfin, il y a Samia, jolie, douce, vive, drôle : « L’air de rien, ça fait du bien de parler avec une meuf dans cet univers de caserne de pompiers. » Peu à peu, l’auteur m'emmène au bout de cette rééducation si difficile, de ces amitiés éphémères. Quand il quitte le centre, il a l’impression de laisser son « chez moi » et ajoute : « Si cette épreuve m’a fait grandir et progresser, c’est surtout grâce aux rencontres qu’elle m’aura offertes. »

Jean-Paul

 

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