Jean-Philippe Blondel : Dancers

Dancers     par    Jean-Philippe Blondel.

Actes Sud (2018), 164 pages.

 

 

Ils sont trois, trois adolescents, deux garçons Adrien et Sanjeewa et une fille Anaïs. Ils forment un triangle amoureux, mais outre les sentiments qui les relient,  leur moteur est la danse, le hip hop. Cette passion est leur véritable raison de vivre. Tous sont détenteurs d'un secret ou d'une blessure morale et c'est avec la danse, chacun avec son style qu'ils vont pouvoir se défouler, se vider, vibrer, et parvenir ainsi à réinventer les lois de l'attraction, d'abord individuellement, puis ensemble.

 

 

C'est avec leur corps plus qu'avec les mots qu'ils vont arriver à exprimer leurs émotions et leur façon d'être présents au monde. Les gestes, en l'occurrence la danse leur permettent de dire ce qu'ils n'arrivent pas à dire avec le langage des mots : un moyen d'expression silencieux...

 

Ainsi ces trois personnages inoubliables vont se croiser, s'aimer, se séparer pour enfin se retrouver, peut-être un peu aidés par un quatrième ou plutôt une quatrième qui, bien qu'arrivant tardivement dans le roman, aura un rôle tout de même important.

 

J'ai fait la connaissance de cet auteur Jean-Philippe Blondel (photo ci-dessus) en 2011 lors de la sortie du roman G 229 que j'avais particulièrement aimé. J'ai lu ensuite ses autres romans, comme Mariages de saison, qui m'ont beaucoup plu également, mais j'avoue que Dancers, ce roman Juniors m'a vraiment touchée, émue et bouleversée.

 

Je suis restée scotchée par la finesse, la sensibilité, la justesse de l'écriture  de cet écrivain pour transcrire à la fois la beauté, la sensualité et les émotions transmises par cet art qu'est la danse mais aussi pour aborder l'amour adolescent avec ses espoirs, ses craintes. Il a réussi  par un texte remarquable à me faire vibrer et ressentir cette véritable harmonie qui règne lors de la réalisation de leurs projets.

 

Dans ce roman, Jean-Philippe Blondel, par l'intermédiaire de Sanjeewa immigré Sri-Lankais, nous fait prendre conscience de tous les préjugés véhiculés concernant les immigrés en général et s'attache aussi à décrire leur souffrance. De même, cette fois avec Adrien, l'accent est mis sur l'exclusion dont sont victimes les personnes qui ne sont pas dans la norme. L'exclusion et la pauvreté, des maux bien contemporains font ainsi partie du récit. Avec Anaïs, il nous fait part du manque de psychologie dont peuvent faire parfois preuve certains enseignants, d'autres, par contre pouvant être de fins analystes et apporter une aide précieuse. Il n'hésite pas non plus à évoquer les violences conjugales, thème assez peu traité dans les romans jeunesse.

 

D'autre part, et ce, dès le début du livre, l'auteur, par la voix d'Adrien notamment, souligne et insiste sur le fait que la danse n'est pas réservée qu'aux filles.

 

Un livre lumineux, bouleversant, émouvant, à ne pas réserver qu'aux juniors !

 

Un véritable coup de cœur!

Ghislaine

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G
Tout à fait d'accord !
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M
La danse- au même titre que le théâtre, est un excellent exutoire. Les jeunes- et les moins jeunes, peuvent y trouver un début de réponse... Un livre intéressant à plusieurs niveaux. Merci !
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