Jean Teulé : Charly 9

Charly 9       par    Jean Teulé.

Julliard (2011) 200 pages ; Pocket (2012) 224 pages.

 

 

L’amiral de Coligny vient d’être blessé par un coup d’arquebuse et c’est Ambroise Paré qui le soigne. La tentative d’assassinat a été commanditée par la reine-mère, Catherine de Médicis, et le frère du roi, Henri, duc d’Anjou.

 

Dès le début du livre, je plonge dans l’ambiance d’une époque qui fut sûrement la plus sanglante de notre histoire.

 

En pleine chaleur de l’été 1572, le Conseil du Roi, sous l’influence de la reine-mère, décide d’assassiner les grands chefs protestants présents à Paris pour le mariage de Marguerite, sœur du roi, avec Henri de Navarre, un protestant qui sera, quelques années plus tard, Henri IV.

 


Charles IX que l’auteur appelle familièrement, tout au long du livre, Charly 9, est roi de France et c’est lui qui est censé prendre les grandes décisions. Avec un style qui décoiffe, Jean Teulé (photo ci-dessous) me plonge dans l’ambiance de la Cour, au plus près des turpitudes des puissants, loin de l’histoire officielle, trop guindée pour être vraie.

 

Les palabres durent. Charly 9 résiste, ne peut accepter de décider l’assassinat de personnes qu’il apprécie et qui lui rendent de grands services comme ce Coligny qu’il appelle « mon père ». Alors, pressé par sa mère, il commence à céder, accepte la mort de six puis de dix personnes mais…pas plus de 100. la Saint-Barthélémy se prépare et l’on passe à 1 000 morts, bientôt 20 000 et le roi s’écrie : « C’est impossible d’être aussi cruel ! »

 

Pourtant, il lâche et implore que l’on épargne le chirurgien Ambroise Paré et sa maîtresse, Marie Touchet, Navarre et Condé, s’ils abjurent. C’est sa mère qui décide et Charly 9 n’a qu’à dire : « Je le veux. » Finalement, il craque et s’écrie : « Tuez-les tous ! »

 

Il est minuit, le dimanche 24 août 1572 et le massacre de la Saint-Barthélémy commence…

 

Marqué au plus profond de lui-même, Charly 9 sombre peu à peu dans la folie. L’auteur le suit dans ses errements, jusqu’à sa mort avec au moins 100 000 morts sur la conscience. A chaque page, je côtoie le tragi-comique mais c’est une bonne leçon d’histoire, passionnante jusqu’au bout.

Jean-Paul

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