Yann Damezin : Majnoun et Leïli, chants d'outre-tombe

Majnoun et Leïli, chants d’outre-tombe   BD  par  Yann Damezin.

La boîte à bulles (2023).

Prix Orange de la BD 2023.

 

 

 

 

Yann Damezin, merveilleux dessinateur, s’est emparé d’un vieux conte oriental, Majnoun et Leïli, pour retracer cette belle et terrible histoire d’amour, la sous-titrant « Chants d’outre-tombe ». Édité par La Boîte à Bulles, ce superbe album est beaucoup plus qu’une BD et le Prix Orange 2023 de la BD a eu le mérite de sortir ce livre de l’anonymat.

 

 

 

Que c’est beau ! Quelle poésie !

 

 

 

 

Déjà, la couverture m’éblouit mais les premières pages sont un véritable enchantement alors que Yann Damezin n’oublie pas de rappeler les noms des trois poètes-écrivains à l’origine de cette douloureuse et pourtant belle histoire : Nezâmi, Jâmi et Khosow de Delhi.

 

 

 

Leïli est si belle, Qaïs est tellement amoureux qu’un étranger le nomme Majnoun, surnom donné aux fous, fou d’amour, ici. Ce nom lui restera.

 

 

Que de couleurs ! Que d’arabesques !

 

 

 

Majnoun donc ne cesse de déclamer son amour, de le chanter mais le père de Leïli, un homme dur, rigoriste, sévère, ne veut pas que sa fille l’épouse et le père de Majnoun est d’accord. On sépare donc les amoureux.

 

Que de tristesse ! Que de larmes !

 

 

Le conte devient de plus en plus émouvant, bouleversant même, et je sens que cela va empirer, même si, en mon cœur, j’espère toujours… Les animaux se joignent de la partie, sont unis et solidaires avec les amants. Les dessins sont toujours aussi impressionnants, une vraie avalanche de couleurs très bien mises en valeur par l’imprimeur. Ce livre est un véritable délice pour les yeux sauf pour le texte que j’ai eu un peu de mal à déchiffrer alors qu’il est très beau.

 

 

Le livre devient même féministe défendant la cause des femmes au travers du sort de Leïli, obligée par ses parents d’épouser un homme qu’elle n’a pas choisi.

 

 

 

 

Dans le deuxième chapitre intitulé « Le chant du pourrissement », cela vire au gore. La double page d’un réalisme poétique glaçant montrant le corps de Majnoun se décomposant m’a terriblement impressionné. C’est macabre et beau.

 

 

 

Le « Contrechant » du troisième chapitre tente d’apporter une conclusion positive au conte. Enfin, sans la moindre couleur cette fois, la page finale de lexique m’a été très utile.

 

 

Magnifique, émouvant, terrible, macabre, ce conte oriental a retrouvé une nouvelle vie grâce à Yann Damezin (photo ci-dessus) qui me l’a fait connaître avec un festival de couleurs. Aussi, je remercie Nicolas Zwirn et Lecteurs.com qui m’ont permis de me régaler, d’être attristé et emporté jusqu’au bout par l’histoire de ces deux amoureux fous : Leïli et Majnoun.

 

Jean-Paul

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
M
Il a l'air magnifique cet album et ce que tu en dis me tente bien. Il faut absolument que je le vois de plus près :)
Répondre
J
C'est vrai, Manou, il faut le voir cet album. Il est éblouissant !
S
Les graphismes ont l'air magnifiques, dignes d'enluminures ! Je chercherai cet album dans ma médiathèque !
Répondre
D
je viens enfin de le lire également et c'est assez étrange et original pour le souligner, superbe BD !
Répondre
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog