Catherine Poulain : Le cœur blanc

Le cœur blanc         par      Catherine Poulain.

Éditions de l’Olivier (2018), 254 pages ; Points (2019) 240 pages.

 

 

Ce magnifique roman de Catherine Poulain, son deuxième seulement après Le grand marin, met en scène une dizaine de personnages parmi lesquels émergent deux femmes : Rosalinde, « La Tigresse aux cheveux rouges » et Mounia.

 

 

Ce sont tous des saisonniers qui vont et viennent, allant de la vigne aux champs de lavande, des tilleuls aux oliviers, sans oublier les asperges, les cerises et les abricots auxquels Rosalinde va les comparer : « On est les abricots du rebut, les vilains petits fruits tout piqués, tavelés, tordus, les invendables qu’on balance dans le cageot pour la pulpe. »

 

 

 

 

En errance en Provence, ces femmes et ces hommes sont tous plus ou moins hantés par des rêves d’ailleurs. Mais dans cet univers précaire des ouvriers agricoles, immigrés clandestins pour la plupart, et que l’auteure connaît bien pour avoir été saisonnière elle-même, la lutte est âpre et sauvage.

 

 

Catherine Poulain (photo ci-dessous) décrit étonnamment bien à la fois la beauté de la nature et la difficulté à supporter la chaleur ou le froid, l’accueil réservé à ces saisonniers, le travail dans les champs jusqu’à l’épuisement avec souvent la plongée dans l’alcool pour récupérer.

 

 

 

C’est tour à tour sensuel, violent, plein d’émotion, de fragilité. Rosalinde, ce cœur blanc, ce cœur pur, en quête de liberté, fière, insaisissable, résiste au désir des hommes, parfois y cède, Elle va peut-être trouver un peu d’apaisement avec Mounia mais rien n’est joué.

 

 

 

Le cœur blanc est un roman charnel d’une très grande force poétique, à la fois très sombre et très lumineux. Je n’avais pas été emballée par Le grand marin mais avec celui-ci, j’ai été éblouie !

 

Ghislaine

 

 

Le cœur blanc       par    Catherine Poulain.

Éditions de l’Olivier (2018), 254 pages ; Points (2019) 240 pages.

 

 

Après m’avoir emmené à la pêche en mer en Alaska, avec Le grand marin, dans des conditions difficilement supportables, conditions vécues par elle-même, Catherine Poulain m’a régalé avec un nouveau roman : Le cœur blanc.

 

Cette fois-ci, elle reste en France, dans le sud-est, région qu’elle connaît bien aussi, et parle des travailleurs saisonniers, prouvant là encore qu’elle possède parfaitement son sujet.

 

Le roman est dense, fort, intense. En lisant Le cœur blanc, j’ai vécu avec Rosalinde, cette femme qui fait les saisons, j’ai ressenti sa fatigue, le froid, la terre et j’ai compris la nécessité du plaisir physique qu’elle prend au hasard de ses rencontres, au cours d’étreintes un peu rapides. Rosalinde est allemande et c’est elle « Le cœur blanc » comme Ahmed la qualifie : « Toi tu es une femme, bien plus femme que la grosse du patron. Tu es maigre parce que tu travailles trop. Trop dur. »

 

 

Asperges, melons, fraises, abricots, tilleul, vendanges, olives, lavande, les travaux saisonniers ne manquent pas mais ces hommes et ces femmes boivent beaucoup, beaucoup trop, se droguent aussi et ils sont très mal vus par les autochtones qui les repoussent mais certains profitent et abusent d’eux.

 

 

Je n’oublie pas Mounia à qui Catherine Poulain (photo ci-contre) donne la parole. Fille de harki, elle rêve de Gibraltar, aime Rosalinde mais n’arrive pas à la garder auprès d’elle. Quant au travail, il permet à l’auteure de livrer des pages magnifiques sur le travail dans les vergers.

 

 

Le cœur blanc est un roman superbe, au vocabulaire riche, sans concession, important à lire pour bien saisir tout le travail accompli par ces travailleurs saisonniers dont nous profitons lorsque nous consommons ce qu’ils ont cueilli, ramassé dans des conditions extrêmement dures.

Jean-Paul

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