Jean-Philippe Blondel : La grande escapade

La grande escapade      par     Jean-Philippe Blondel.

Buchet/Chastel (2019), 265 pages.

 

 

Le roman débute au milieu des années 70, avec une bande de gamins dont l'un d'eux Philippe Goubert se retrouve suspendu à une corniche, à une douzaine de mètres du sol, alors qu'il jouait à "la pique" - jeu plus souvent appelé au loup - avec ses copains sur cette bordure de pierre d'un mètre de large qui longe les toits  du bâtiment. Ceci se passe dans le groupe scolaire où les parents de ces enfants enseignent.

 

En effet, dans ces années-là, la plupart des instituteurs et institutrices habitent sur place, c'est le temps des logements de fonction. Le décor est donc planté et nous allons suivre pendant une année la vie de ces enseignants, de leurs conjoints et de leurs enfants et vivre avec eux les changements en train de s'opérer après ce fameux mai 68.

 

Jean-Philippe Blondel (photo ci-dessous) restitue de façon remarquable, sans jamais céder à la nostalgie, cette période où tout change, que ce soit à l'école avec l'arrivée de la mixité, les changements de méthode d'enseignement avec la célèbre méthode Freinet, la fin de la rigueur éducative, ou dans la société avec l'émancipation des femmes, notamment, qui n'hésiteront plus, pour certaines, à prendre l'Arbalète pour Paris.

 

Toutes ces mutations s'opèrent dans un milieu fermé, en vase clos dans ce groupe scolaire Denis Diderot où on s'aime, on se déteste et on s'épie. L'entraide est bien présente mais les ragots aussi ! Se combine à toutes ces modifications sociétales, le passage de l'enfance à l'adolescence pour notre bande de copains.

 

La grande escapade, avec cette galerie de personnages tous croqués avec beaucoup de justesse et beaucoup d'humour, redonne vie à cette époque pas si lointaine des années post soixante-huitardes.

 

C'est un roman social, plein de délicatesse où la mélancolie est latente, où les émotions sont omniprésentes et les éclats de rire aussi, un roman où on ne s'ennuie jamais, un régal de tendresse et de vie. C'est un livre d'autant plus agréable à lire lorsqu'on a vécu ces années-là. Jean-Philippe Blondel est, décidément, un de mes auteurs préférés.

 

Je remercie les éditions Buchet Chastel pour cette superbe découverte.

Ghislaine

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