Serge Joncour : L'amour sans le faire

L’amour sans le faire     par    Serge Joncour.

Flammarion (2012), 319 pages ; J'ai Lu (2013) 320 pages.

 

Adapté au cinéma sous le titre "Revenir" - sorti ce 29 janvier 2020 -, le roman de Serge Joncour, L'amour sans le faire mérite vraiment d'être lu.

 

L’histoire contée par Serge Joncour commence d’une façon peu banale.

Un homme téléphone. Personne ne répond : « C’était inquiétant ces sonneries qui se perdaient dans le vague, il se représentait ce décor oublié là-bas, le téléphone au fond du couloir, la maison isolée, vide peut-être… » Quand, tout à coup : « …on décrocha, une petite voix de môme à l’autre bout du fil qui lui lança : - Allô, c’est qui ? » C’était la voix d’Alexandre, son frère mort depuis 10 ans ! Quand il demanda :

« - Alexandre ? », la voix répondit : « Oui, et toi c’est qui ? »

 

Sans transition, arrive l’autre personnage : Louise, que nous suivons à partir de la terrasse d’un café, à Clermont-Ferrand. Revient alors Franck, celui qui téléphonait, réussissant à prendre un train de justesse, au départ de Paris, une scène épique, en pleine vague de chaleur.

 

 

Alternativement, Louise et Franck mobilisent l’attention du lecteur qui découvre peu à peu les ressorts de l’histoire. Avec un art maîtrisé du suspense, Serge Joncour nous fait progresser et découvrir le centre de la France, un monde paysan en pleine mutation, laissant beaucoup de personnes au bord du chemin.

 

 

Alexandre avait 6 ans de moins que Franck mais ce dernier refusait de vivre à la campagne alors que son jeune frère qui voulait toujours l’imiter, était devenu un vrai cow-boy, très à l’aise sur ses terres. Chemin faisant, nous découvrons l’histoire de Franck et, toujours tenu en haleine, celle de Louise qui se débat pour garder ne serait-ce qu’un emploi à mi-temps.

 

Parvenu enfin dans cette ferme familiale dont les frères Berthier convoitent les terres, Franck retrouve sa chambre d’enfant intacte alors qu’elle avait été changée : « L’enfance, c’est ce territoire juste là, intact mais parfaitement inatteignable, à moins de fermer un peu les yeux, de s’assoupir dans le parfait coton d’un parfum retrouvé. »

 

 

Enfin, il y a cet enfant dont je vous laisserai le plaisir de découvrir le secret mais dont je peux dire toute l’importance dans le déroulement de l’histoire. Je citerai simplement encore l’auteur qui écrit, alors que Franck regarde Louise : « Une femme avec laquelle, il ne serait plus question de désir mais de tout le reste, un genre d’amour intact, l’amour sans le faire, mais tout entier. »

 

L’amour sans le faire, de Serge Joncour (photo ci-dessus), est un roman très bien écrit qui se lit d’une traite  et dont l’intérêt ne faiblit jamais.

 Jean-Paul

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