Philippe Torreton : Mémé

Mémé        par      Philippe Torreton.

L’iconoclaste (2014) 143 pages ; J'ai Lu (2017) 142 pages.

 

 

 

C’était l’époque où nous appelions notre grand-mère « Mémé » et cela, Philippe Torreton ne l’a pas oublié. Aujourd’hui, les petits-enfants les appellent « Mamie » le plus souvent. C’est plus sympa, ça vieillit moins et cela permet de réserver l’appellation « Mémé » à l’arrière-grand-mère, ce qui est une bonne chose.

 

Comédien célèbre, excellent acteur aussi bien au théâtre qu’au cinéma, Philippe Torreton n’en est pas à son premier ouvrage puisqu’il a déjà publié deux livres auparavant. Dans ce texte rempli forcément de quantités de souvenirs, il m'emmène en Normandie et me fait partager la maison de mémé, l’humidité, la pluie : « L’énergie, comme le sang dans les jambes de mémé, circulait mal. Sa maison avait froid aux arpions. »

 

Dans cet inventaire charmant, doucereux, nostalgique de l’enfance et de l’adolescence, c’est l’amour qui ressort à chaque page pour cette femme, « fille de la campagne ». Petit à petit, l’histoire familiale défile mais le petit-fils n’a pas oublié la venue de mémé à Paris lorsque, pour la première fois, il a joué à la Comédie française, dans Le Barbier de Séville. C’est l’occasion de faire un parallèle : « La Comédie française, c’était ma ferme, mes champs, mes prés, c’était là que je m’usais chaque jour… »

 

 

Au cours de cette seconde partie du XXe siècle, tout évolue très vite : « Tu as vu la France s’enrichir de Noël en Noël… Tu es passée de Noëls en terre battue à des Noëls de parquets cirés. »  La vie de mémé aussi a changé lorsqu’elle a dû abandonner la ferme pour l’usine afin de permettre à ses trois filles de poursuivre leurs études.

 

 

Au fil des pages, l’auteur aborde un peu tous les sujets : l’argent, la politique, les syndicats, les naissances, les décès. C’est une vie qui défile : « Jeune on t’a donné le nécessaire, adulte tu n’avais que l’utile et à la fin de ta vie il ne te restait que l’indispensable. »

 

 

Dans la dernière partie, Philippe Torreton (photo ci-dessus) revient à la naissance de mémé, en 1914, décrivant en termes savoureux son époque, la comparant avec la modernité, ce respect du vivant, cette écologie au naturel  alors que le mot n’existait pas. On ne prélevait que le nécessaire et « Rien n’était gâché, jamais. »

 

C’est avec une infinie tendresse que se termine l’histoire de mémé, une histoire intimement liée à l’amour de son petit-fils…

Merci à Simon pour ce livre.

Jean-Paul

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