Gaël Aymon : Une nuit de mon enfance

Une nuit de mon enfance   par  Gaël Aymon.

 Nathan (2023) 214 pages.

 

 

Les souvenirs d’une nuit de cauchemar que la narratrice avait cru ensevelir à jamais refont surface, les souvenirs d’une nuit de son enfance.

 

 

La vie d’Aurore a basculé quand, à l’âge de 6 ans, elle a provoqué accidentellement la noyade d’un père de famille, Mark Seddon, qui avait loué le gîte à ses parents. Depuis cet événement dramatique qui a brisé une famille, privé un fils de son père et obligé ses parents à vendre le gîte, elle est incapable d’avancer et de dépasser sa culpabilité.

 

 

À 17 ans, émancipée et sans diplôme si ce n’est le BAFA, elle a néanmoins trouvé un poste d’animatrice à la Petite École internationale, un boulot qui pour elle est la planque parfaite. Elle s’y sent invisible et c’est tout ce qu’elle demande. Pour elle, « une horde d’enfants privilégiés ne sera jamais aussi indomptable que mes cauchemars. »

 

 

Après un dîner raté avec sa sœur Célia, elle décide de retrouver Trevor Seddon, le fils de ce couple de touristes anglais lié comme elle à ce drame et au lac de son enfance.

 

 

Elle découvre de terribles secrets…

 

 

Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?

 

 

 

Tout le talent de Gaël Aymon consiste à nous amener, par brefs retours en arrière sur cette fameuse nuit, à une réponse complètement inattendue et bouleversante.

 

 

Une nuit de mon enfance est un thriller psychologique prenant et captivant de bout en bout.

 

 

L’écriture tranchante et vive, claire et concise de Gaël Aymon (photo ci-dessous) décrit à merveille, toujours avec finesse et sensibilité des personnages forts, aux sentiments complexes. Ceux de l’héroïne, Aurore, sont particulièrement bien analysés et décryptés, notamment ce sentiment de culpabilité qui la traverse de façon récurrente et ne la quitte pour ainsi dire jamais, étant à la source de tous ses tourments. Trevor, devenu baryton-basse, va s’avérer un personnage plus compliqué qu’il n’y paraît au premier abord et difficile à cerner. Il faudra bien attendre la fin du récit pour comprendre qui est qui.

 

 

C’est justement la montée en tension qui se fait crescendo qui apporte toute sa saveur à cette lecture.

 

 

Cette nuit de cauchemar avec ce terrible accident que Aurore pense avoir provoqué met en avant plusieurs thèmes violents tels le viol et l’inceste mais l’auteur sait les aborder de façon très juste, avec beaucoup de délicatesse et de sobriété.

 

 

 

Gaël Aymon met aussi l’accent sur le poids que peuvent avoir les mots. Des mots dont les parents n’ont parfois pas conscience de la portée qu’ils peuvent avoir sur de jeunes enfants. Des mots prononcés sans penser qu’ils peuvent être entendus par des oreilles aux aguets.

 

 

 

En effet, si les mots peuvent donner des ailes et aider les enfants à se développer, ils peuvent aussi gangrener l'estime de soi jusqu'à l'âge adulte. C’est entre autre ce qui s’est passé pour Aurore qui a entendu par mégarde des propos dévalorisants sur son physique…

 

 

Une nuit de mon enfance, de Gaël Aymon, même s’il est au départ un bouquin pour ados plaira à tout lecteur amateur de thriller psychologique se terminant en conte moderne.

 


 

Pour ma part, l’auteur a su m’emporter dans cette enquête  où drame, action, paranoïa mais aussi entraide sont au rendez-vous, le tout rehaussé par quelques petits traits d’humour.

 

 

 

Merci aux éditions Nathan et à Babelio qui m’ont offert, avec Une nuit de mon enfance de Gaël Aymon, de belles heures de lecture.

Ghislaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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