Alexandra Koszelyk : À crier dans les ruines

À crier dans les ruines      par    Alexandra Koszelyk.

Aux Forges de Vulcain (2019), 250 pages.

 

À crier dans les ruines est un formidable roman qui explore un passé récent et s’avère tellement actuel qu’il ne peut laisser indifférent.

 

 

Le nucléaire, cette énergie que l’homme croit maîtriser, énergie électrique fournie chaque jour par des centrales voisines, est au centre d’une histoire bouleversante, à la fois tellement poétique et formidablement réaliste.

 

 

Léna revient à Pripiat trente ans après la catastrophe du 26 avril 1986, dans un groupe de touristes sévèrement encadré et c’est tout son passé qui surgit à nouveau. Elle qui, enfant, vivait une amitié magnifique avec Ivan, une amitié allant encore plus loin que l’amour entre deux pré-adolescents, revit toutes ces années : le désastre, la fuite, le passage à l’ouest avec ses parents et surtout l’amour de Zenka, cette grand-mère essentielle.

 

 

Inutile de détailler la suite car il faut lire cette histoire à la fois ordinaire et passionnante. Au moment, à une époque où la terre natale ne veut presque plus rien dire, où tant de gens fuient des conditions de vie insupportables pour tenter de survivre, cet amour pour ce coin d’Ukraine ravagé par l’inconscience et surtout la suffisance des hommes, cet attachement viscéral mérite le respect.

 

 

Alexandra Koszelik (photo ci-dessous) met tout cela en scène, remarquablement, passant de l’extraordinaire au plus simple pour finir au summum de l’émotion. Au passage, elle m’a appris quantité de choses, précisé quelques étymologies et surtout remis les évidences du danger du nucléaire au premier plan.

 

 

Dans la zone interdite de Tchernobyl, la nature reprend ses droits, s’adapte mais les radiations sont encore là pour des millénaires ! Comme elle l’écrit, après Tchernobyl, et j’ajoute Fukushima, on continue, malgré tout à construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur notre planète sans trop savoir que faire des déchets, d’ailleurs.

 

 

J’ai beaucoup aimé ce roman d’une auteure que je découvre grâce à ma médiathèque. Elle m’a fait passer par tous les sentiments au fil de son roman. Même si certains passages sont plus ordinaires, c’est pour mieux rebondir et monter plus haut, plus fort.

 

 

J’ai vibré après avoir été très triste en lisant les lettres d’Ivan, resté en Ukraine, lettres qu’il ne pouvait envoyer à Léna puisqu’il ne savait pas où elle était.

 

 

La trame de leur histoire d’amour m’a permis de comprendre un peu mieux les difficultés rencontrées par les expatriés, l’aide essentielle apportée par la littérature et surtout, comme je l’ai déjà dit, tous les risque du nucléaire, cette épée de Damoclès terrible, incontrôlable, que nous nous sommes installée au-dessus de nos têtes.

Jean-Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

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