B. Traven : La Révolte des pendus

La Révolte des pendus    par        B. Traven.

Traduit de l'anglais par Albert Lehman.

La Découverte (2004) 340 pages ; Poche La Découverte (2010) 302 pages.

 

 

Surtout ne commencez pas à lire ce livre, écrit en 1936… parce que vous ne pourrez plus le lâcher !

 

Son auteur, né à Chicago en 1890 puis devenu citoyen mexicain mais dont on ignore le patronyme exact, possède un talent fou pour plonger le lecteur dans la société mexicaine des années 1920. Il s’appellerait en réalité Ret Marut mais ce n’est pas certain… comme son année de naissance. Il aurait passé sa jeunesse en Allemagne, aurait connu la prison en Angleterre avant d’arriver au Mexique après la fin de la dictature de Porfirio Diaz (1876 – 1880 et  1884-1911).

 

Dès son premier roman, Le Vaisseau fantôme, il connaît un grand succès et, en 1947, Humphrey Bogart adapte son second livre, Le Trésor de la Sierra Madre, au cinéma. La misère et l’exploitation des Indiens du Chiapas le révoltent et inspirent plusieurs romans qui vont suivre dont cette fameuse Révolte des pendus, une fresque extraordinaire.

 

Candido, un brave paysan, doit transporter son épouse, Marcelina, chez le médecin, parce qu’elle souffre d’une péritonite aiguë. Même en réunissant toutes ses économies, il est incapable de régler à l’avance le coût de l’opération. C’est au moment où il désespère de trouver la somme qu’il tombe…par hasard sur Don Gabriel qui, généreusement, veut bien lui avancer l’argent à condition qu’il s’engage à travailler quelque temps comme bûcheron. Malgré toutes ses craintes, il finit par accepter pour sauver sa femme. Hélas, lorsqu’il revient chez le médecin, Marcelina est morte… mais il s’est engagé dans un engrenage infernal qui va le conduire, avec ses deux jeunes enfants et sa sœur Modesta, à subir des conditions de vie incroyables, à être traité, ainsi que tous ses semblables, Indiens tsotsil du Chiapas, comme des esclaves.

 

Dans ce livre, B. Traven nous fait partager l’horreur du quotidien, les sévices, les punitions incroyables, ces fameuses pendaisons, tout cela pour le profit d’une classe d’exploiteurs utilisant tous les moyens pour s’enrichir sous la protection de la dictature.

 

L’auteur nous fait vivre les prémices de la révolte jusqu’à son explosion. C’est passionnant, haletant. Albert Lehman, le traducteur, a conservé certains termes en espagnol, nous laissant quelques expressions faciles à comprendre, parfois traduites aussitôt. Ainsi, j'ai pu vivre au plus près de l’action, de l’horreur que certains hommes sont capables d’infliger à d’autres.

 

Dans la dernière partie du livre, B. Traven m'a fait bien comprendre tous les problèmes qui se posent à ceux qui veulent renverser un ordre établi. Ainsi, ce roman devient terriblement d’actualité.

Jean-Paul

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J
Et hop ! Encore un livre qui vient chez moi. Elle est terrible cette histoire là. Pauvre Candido. Sa femme Modesta est morte. C'est un peu louche quand même. Et Don Gabriel est une enflure. Une vie d'esclave ! Il aurait mieux fait de ne pas se faire aider, ça aurait servi à rien de toute façon. Mais au moins, il aurait été libre. Mais voilà, il n'y aurait pas d'histoire.
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