Jacques Ferrandez : Le chant du monde

Le chant du monde     BD    par    Jacques Ferrandez.

D’après l’œuvre de Jean Giono.

Gallimard (2019) 156 pages.

 

 

Adapter Le chant du monde, roman de Jean Giono publié en 1934, en bande dessinée, c'est ce que vient de réaliser, Jacques Ferrandez. L'enjeu était de taille et c'est une bien belle réussite qu'il nous offre.

 

 

 

Roman d'aventure, véritable épopée, où Matelot, ancien marin, vieux bûcheron qui vit de l'exploitation de la forêt avec son fils "aux cheveux rouges" surnommé le besson part avec Antonio, jeune pêcheur appelé "homme du fleuve" ou "Bouche d'or" car il sait parler et séduire. Ils vont à la recherche de ce fils. Celui-ci, en fait, a enlevé Gina, la fille de Maudru, maître du haut-pays et des troupeaux de taureaux, destinée à un autre.

 

 

 

Jacques Ferrandez est resté fidèle à l'histoire, aux personnages et aux dialogues du roman de Giono. Il a su, par ses dessins, représenter les paysages du roman de façon plus que convaincante. La représentation de Villevieille calquée sur la cité de Sisteron est magnifique et le cadre montagnard choisi tout aussi beau. Les aquarelles représentant les trois saisons traversées, l'automne, l'hiver et le printemps  sont de toute beauté et donnent vie et sensualité à cette nature. Quant aux personnages, ils sont vrais et leurs caractères ou leurs sentiments, l'amour comme la haine sont bien représentés (seul petit bémol pour moi, la ressemblance entre Antonio et "cheveux rouges").

 

 

Dans ce roman graphique, à l'allure de western, les scènes d'action très réalistes se succèdent de manière soutenue. Lorsque le feu dévorera la propriété de Maudru, ce sera une véritable explosion de teintes cuivrées pour représenter les taureaux et les hommes sur lesquelles vont s'inscrire des onomatopées de plus ou moins grande taille : les cris de ces hommes et de ces bêtes effrayées jaillissent des flammes.

L'auteur de cette bande dessinée a su recréer l'univers de Giono (Jean le Bleu) de façon magistrale. Dans ce récit d'aventure les hommes et la nature font corps et la langue de Giono (Regain) associée aux aquarelles de Ferrandez donne une nouvelle vie  à ce roman  Le chant du monde, une vie magnifiée, à mon avis.

 

 

À noter qu'en postface, un texte de Jacques Mény (Président des Amis de Jean Giono)  accompagné de plusieurs esquisses relate ce qu'a été ce livre de Giono (Un roi sans divertissement) au cinéma, au théâtre et enfin la démarche de Jacques Ferrandez pour aboutir à cet excellent album que je ne saurais trop recommander.

Ghislaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PS : Vous pouvez retrouver les images de notre rencontre avec Jacques Ferrandez, à Manosque en suivant le lien suivant : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2019/10/nos-correspondances-de-manosque-iv.html

 

 

 

 

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