Kaouther Adimi : Nos richesses

Nos richesses     par    Kaouther Adimi

Seuil (2017) 215 pages.

Prix Renaudot des Lycéens 2017

 

 

Kaouther Adimi (photo ci-contre) nous emmène en terre algérienne des années 1930 à nos jours, sur les traces d’Edmond Charlot. Pour son troisième roman, Nos richesses, cette jeune auteure lauréate du Prix Renaudot des Lycéens 2017, réussit un très beau portrait de cet amoureux des lettres et des livres qu’était Charlot.

 

 

Cet homme un peu oublié qui a pourtant consacré sa vie à la littérature, malgré de faibles moyens et les obstacles rencontrés méritait amplement ce très bel hommage.

 

 

Ce roman se compose de deux récits : celui d’Edmond Charlot sous la forme d’un journal si bien écrit qu’on le croirait réel et celui de Ryad, l’un parlant du passé, l’autre du présent.

 

 

En 1936, sur les conseils de son professeur de philosophie, Edmond Charlot crée une librairie : « Ce sera une bibliothèque, une librairie, une maison d’édition, mais ce sera avant tout un lieu pour les amis qui aiment la littérature et la Méditerranée. » Il nommera ce lieu « Les vraies richesses » en hommage à Jean Giono et avec son autorisation et son slogan sera : « Des jeunes, par des jeunes, pour des jeunes. » Charlot sera entre autre le premier éditeur du jeune Albert Camus, inconnu à l’époque pour « Révolte dans les Asturies ».

 

Ryad, quant à lui, étudiant-ingénieur, arrive à Alger pour faire un stage manuel. Il est chargé par l’ami de l’ami de son père de vider, détruire les livres, nettoyer et repeindre justement cette fameuse librairie qui a été transformée depuis en bibliothèque par l’État. Le nouveau propriétaire a décidé d’en faire un restaurant ! Les beignets remplaceront les livres… Mais la tâche ne sera pas si facile que cela à réaliser car Abdallah qui était préposé au prêt, « le vieux gardien des lieux », et tous les habitants du quartier veillent et sont décidés à protéger ce patrimoine.

 

 

J’ai été emportée par ce roman très attachant, plein de poésie, de douceur et aussi d’humour. Ce livre décrit en même temps des faits d’une extrême violence avec les premières révoltes, la guerre, la décolonisation. Il n’est également pas dénué de nostalgie.

 

 

C’est un véritable hymne à la littérature, aux livres, à la peinture, à l’art en général et à la culture. Impossible pour celle ou celui qui aime lire de passer à côté de ce splendide ouvrage.

Ghislaine

 

 

 

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