Joann Sfar : Le Chat du Rabbin 1

Le Chat du Rabbin    BD        par      Joann Sfar.

Dargaud – Poisson Pilote. Couleurs : Brigitte Findakly.

 

1. La Bar-Mitsva (2002) 48 pages.

 

Il faut se lancer dans l’aventure du Chat du Rabbin sans hésiter ! Joann Sfar a produit six albums délicieux, riches de commentaires savoureux et tellement utiles dans ces temps où le religieux tente un retour en force.

 

 

Dans les cinq premiers albums, une préface très intéressante rend hommage à l’auteur. Pour La Bar-Mitsva, c’est Eliette Abécassis, romancière et philosophe, qui dit très justement : « C’est à la fois une poésie, un conte pour adulte et une discussion intelligente, pondérée, et drôle, du judaïsme. »

 

 

L’auteur nous plonge aussitôt dans les rues d’Alger, à une époque déjà lointaine, où il faisait bon vivre sans exclusion sauf que « Chez les juifs, on n’aime pas trop les chiens. Un chien, ça vous court après, ça aboie… Et ça fait tellement longtemps que les juifs se font mordre, courir après ou aboyer dessus que, finalement, ils préfèrent les chats. »

 

 

Le ton est donné et le fameux Chat entre en scène, un chat maigre, effilé, au poil très court qui tient à sa liberté mais qui, après avoir croqué un perroquet, se met à parler ! La personne qu’il aime le plus au monde, c’est Zlabya, la fille du Rabbin, « son nom évoque une pâtisserie au miel ». Hélas, le Rabbin ne veut plus que le Chat fréquente sa fille depuis qu’il parle.

 

Voilà que notre Chat veut faire sa Bar-Mitsva, cérémonie marquant le passage des jeunes garçons à la majorité religieuse. Le Rabbin lui fait étudier la Torah, le Talmud mais le Chat discute, réfute, conteste et prouve que le maître du Rabbin n’est pas omniscient. Il y a beaucoup de tendresse et de complicité entre le Chat et son maître. Finalement celui-ci accepte que le Chat retrouve Zlabya, à condition qu’il ne parle pas : « Ça vaut le coup de fermer sa gueule pour être heureux. »

 

 

Déjà, je constate combien certains hommes manipulent la religion afin de prendre pouvoir et combien les femmes sont écartées. Enfin, l’auteur rend hommage à tous les peintres d’Alger. Son dessin est original, agréable, très expressif et toujours bien coloré.

À suivre...

Jean-Paul

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