Jean-Marie Biette : Spi d'enfer

Spi d’enfer    par   Jean-Marie Biette.

Éditions Ouest-France (2024) 170 pages.

 

 

Toujours aussi truculent, Jean-Marie Biette (photo ci-dessous) poursuit l’aventure commencée avec Mort à bout de course puis Rhum amer. Le commissaire Rochard est bien sûr là et joue toujours plus avec les mots dans ce Spi d’enfer plein de rebondissements.

 

 

Ça commence assez mal pour lui puisque je le retrouve en cure de thalassothérapie… et oui ! à Plouharnel, le jeudi 28 mars. Cela fait dix jours déjà qu’il se fait soigner, tente de retrouver la forme, même de perdre des formes… Ce matin-là, il est convoqué par le docteur Globbeur, le médecin-chef, car, la veille, il s’est laissé aller, a même fait une fugue !

 

 

Il a cédé  à son ami d’enfance, Michel Nanteuil, qu’il appelle Michel Clavouille car il est le sosie de Michel Sardou et s’exprime comme Christian Clavier.

 

 

Tous les deux, ils ont répondu à l’appel de la BBC (BourgogneBordeauxChampagne) et surtout engloutit un très bon repas. Le retour à Plouharnel, à une heure avancée de la nuit, a été très remarqué.

 

 

C’est donc parti avec des vagues d’humour, une déferlante de calembours que Jean-Marie Biette manie à merveille. Alors, qu’il va subir les foudres du médecin-chef, Rochard est sauvé par un appel du procureur. En effet, le chanteur populaire, Laurent Souchan, qui participe au Spi Ouest-France à bord du voilier Âme seventies, a été enlevé et son ravisseur demande une rançon de cinq millions d’euros !

 

 

Déjà ont commencé les paroles de chansons détournées ou adaptées aux circonstances. D’ailleurs, en fin d’ouvrage, l’auteur  propose la playlist de Spi d’enfer. Se côtoient Alain Souchon, bien sûr, et Michel Sardou, mais aussi Claude Nougaro, Serge Reggiani, Alain Barrière, Eddy Mitchell, Jacques Brel, Léo Ferré, etc…

 

 

Spi d’enfer va vite s’emballer au cœur de ce 45e Spi Ouest-France qui permet à professionnels et amateurs de régater ensemble. Monocoques, multicoques, monotypes de course et voiliers de série motivent plus de trois mille personnes pour se retrouver à La Trinité-sur-Mer, pendant cinq jours.

 

 

Deux autres affaires beaucoup plus sérieuses mobilisent alors le commissaire Rochard, la capitaine Agnès Vézin et maréchal des logis Maxime Deschanel. Tout se déroule autour du golfe du Morbihan, la petite mer, et Jean-Marie Biette me donne vraiment envie de retourner là-bas car ses descriptions précises et imagées ne manquent pas d’attrait.

 

 

Avec ça, il y a le vocabulaire de la voile. Même si j’ignore presque tout de ce milieu, cela ne m’a pas gêné, plutôt presque amusé. À La Trinité-sur-Mer, les régates débutent par un temps clément mais ça ne va pas durer. Chaque début de journée propose le bulletin météo indispensable pour tout marin qui se respecte.

 

 

Si le sort de Laurent Souchan passe au second plan, il  n’est pas délaissé car le but de son ravisseur est d’écrire une bonne chanson qui le rendra célèbre. L’inquiétude du ministère de la Culture à propos de l’artiste donne une séquence savoureuse lorsque Rochard remet à sa place Marc de la Gontrie, soi-disant conseiller du ministre mais dont le véritable métier est « conseiller politique occulte aux frais du contribuable »...

 

Photo ci-dessus : Plage du Houat.

 

Au cours de ce polar, Jean-Marie Biette offre beaucoup de références, d’allusions, d’informations à propos de sa chère Bretagne, citant même quelques célébrités de la voile comme Bernard Moitessier ou Éric Tabarly et son Pen Duick, son premier bateau.

 

Photo ci-dessus : le golfe du Morbihan.

 

L’île aux Moines, Carnac, la plage de Houat, l’île aux Chevaux, la plage du Men Du, Sauzon, la presqu’île de Quiberon, Ty Guard (photo ci-dessous), la rivière d’Auray, je pourrais citer beaucoup d’autres lieux où Spi d’enfer m’a emmené et fait rêver, même par gros temps. Cela n’empêche pas Jean-Marie Biette de livrer quelques réflexions bien senties sur notre société, sur les maisons de retraite, par exemple.

 

 

Avec Spi d’enfer, j’ai donc passé un bon moment. Le stress inévitable est savoureusement atténué par l’humour du commissaire Rochard dont Jean-Marie Biette a su faire un personnage attachant, bien secondé ici par un certain Gueule cassée qui sévit au Bar Tab’ et a un avis sur tout.

 

Photo ci-dessus : la presqu'île de Quiberon.

 

Dans Spi d’enfer, grâce aux éditions Ouest-France, l’auteur que je remercie pour sa confiance a su mettre une nouvelle fois en valeur l’amitié, l’humanité et la nécessité indispensable de savoir profiter de la vie, même dans les moments les plus troubles.

 

Jean-Paul

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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