Jean-Pierre Rumeau : Ni Maître

Ni Maître    par  Jean-Pierre Rumeau.

Mavy éditions (2023) 302 pages.

 

 

 

Grâce à la plume virevoltante de Jean-Pierre Rumeau, déjà bien apprécié avec Le vieux pays, j’ai suivi Eulalie Baldran de Graffson héroïne, qui préfère être appelée Lilie, c’est plus simple et plus efficace.

 

 

Personnage hors du commun, Lilie est une championne de Pentathlon moderne (escrime, équitation, course et tir à l’arc). Son  père a tout fait pour son unique fille en la soumettant à un  entraînement maximum. Il lui a permis d’être trois fois Championne du monde mais aussi Championne olympique. Hélas, il s’est tué à moto, à 53 ans, et Lilie a mis fin à sa carrière, à 28 ans.

 

 

Au début de Ni Maître, thriller passionnant, Lilie est enceinte de vingt-trois semaines. Son compagnon se nomme Christian mais ils ne vivent pas ensemble… Ni Maître ! Marie-Hélène, mère de Lilie, repose au Père-Lachaise.

 

 

Lilie ne se ménage pas. Elle court, nage, roule  à vélo dans Paris, gardant en elle son agressivité, sa grossièreté et sa violence. Son modèle est une illustre ancêtre : Anne Baldran de Graff.

 

De son style percutant, avec beaucoup d’humour et des formules qui font mouche, Jean-Pierre Rumeau (photo ci-dessus) m’emporte, me passionne, m’intrigue souvent. Après la présentation de l’héroïne, arrive la première scène fondatrice de l’histoire. Au péril de sa vie, Lilie sauve une jeune femme agressée par un homme d’une violence extrême.

 

 

Ni Maître est lancé, bien lancé et je m’accroche pour suivre Lilie qui se fait flasher à 175 km/h sur sa moto, une Indian Scout, puis éprouve beaucoup de tendresse pour Belle, celle qu’elle a sauvée. Plus tard, ce sera pour Valentine, Séraphine et Aby.

 

 

Les descriptions proposées par Jean-Pierre Rumeau sont précises, réussies. Les dialogues sont vifs et s’insèrent bien dans un récit qui m’amène auprès des huskies de Lou et Léo. Ces chiens de traîneau sont des personnages importants au Moulin, structure qui organise des sorties dans la forêt voisine mais surtout accueille les femmes victimes de violence, en lien avec l’association Le Foyer d’Olympe.

 

 

Jean-Pierre Rumeau me fait aussi déguster le haggis, la fameuse panse de brebis farcie qu’un certain Jacques Bodoin avait popularisée, il y a longtemps, dans un sketch fameux…

 

 

 

 

 

L’action étant toujours sur un flux tendu, très difficile de poser Ni Maître dont la couverture est une œuvre d’Esther Martinez-Banque (photo ci-dessous), une artiste espagnole. Avec du sang, du punch, de la volonté, celle-ci rend hommage aux femmes combattant pour leur dignité.

 

 

 

 

 

Chaque page tournée, je me demande ce qui va arriver et l’auteur me fait  passer par tous les états. Certaines scènes sont haletantes, terribles. La tension est souvent au maximum mais Jean-Pierre Rumeau maîtrise bien son récit, offrant tout de même de précieux moments de tendresse et de solidarité.

 

 

Ni Maître, titre bien choisi, m’a fait découvrir un monde où rien n’est épargné à certaines femmes, où la légitime défense ne peut pas être assimilée à de la vengeance. Les caractères de chacune comme de chacun sont bien analysés.

 

 

Je précise enfin que chaque nouveau chapitre débute par une citation qui permet de rencontrer Lao Tseu, Blaise Cendrars, Louis-Ferdinand Céline, Emil Cioran, Rémy de Gourmont, Robert Ardrey, Christiane Rochefort ou encore Alexandre Dumas.

 

 

Je remercie Jean-Pierre Rumeau pour sa confiance et je ne peux que recommander la lecture de Ni Maître, roman addictif au possible.

 

Jean-Paul

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
M
Un thriller addictif donc si je comprends bien l'histoire...j'ai cru en te lisant au départ qu'il s'agissait d'une histoire vraie, cela aurait pu tant tout cela semble réaliste. Merci pour la découverte je n'en avais pas du tout entendu parler.
Répondre
Thème Magazine -  Hébergé par Overblog