Hugo Boris : POLICE

Adapté au cinéma par Anne Fontaine, avec Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois, Payman Moaad..., voici l'excellent roman signé Hugo Boris.

C'est l'occasion de voir le film sorti ce 2 septembre 2020 et de relire le livre ! 

 

Police          par       Hugo Boris.

Grasset (2016), 188 pages ; Pocket (2017) 176 pages.

 

 

En moins de vingt-quatre heures d’une vie, Hugo Boris (photo ci-contre) réussit à nous faire partager le quotidien de Virginie, gardien de la paix, flic en uniforme, tout en nous plongeant dans le drame bien trop ordinaire de l’expulsion d’une personne qui espérait trouver refuge dans notre pays.

 

 

 

Police est un récit prenant, haletant, ménageant toutefois quelques pauses et des instants jubilatoires sans manquer de nous ramener à la dure réalité.  C’est vivant, précis, bien mené comme ce portrait d’Aristide, flic « charmeur et vulgaire, bruyant et primitif, excrémentiel et solaire, aimant la fatigue et ses excès, le mouvement pour le mouvement, le bruit pour le bruit, bref, Aristide de belle humeur. »

 

 

Deux grains de sable viennent perturber le quotidien de Virginie : elle est enceinte mais pas de son mari et elle doit faire partie d’une équipe dont la mission est de mener un Tadjik à Roissy afin qu’il soit expulsé.

 

 

C’est rythmé, palpitant, Hugo Boris mêlant habilement action et sentiments grâce à Virginie qui doit retrouver Aristide, alors qu’elle a décidé d’avorter, et travailler avec Érik qui représente l’obéissance, l’accomplissement du devoir sans en voir les conséquences : « Il s’était laissé mécaniser, abîmer par le métier, ne donnait plus aux gens que de la technique. »

 

 

 

 

J’ai frémi en lisant ces pages sur le centre de rétention où l’on fait semblant d’appliquer certaines règles, où la vie d’un homme dépend d’organismes lointains qui prononcent l’expulsion, sans prendre le temps d’étudier à fond la vie de la personne à cause de l’accumulation des dossiers.

 

 

Virginie est à bout. « Voilà un moment qu’elle ne laisse plus prise à la misère du monde… Il n’y a pas marqué assistante sociale, ni avocate, ni infirmière. Il y a marqué police. » Mais cet homme décrit comme de « la viande à passeur », menotté puis, un peu plus tard, scotché, velcroté complètement, de la tête aux pieds, est terriblement émouvant car pris dans une machine infernale.

 

 

Sans rien révéler de plus, je dois saluer aussi la scène extraordinairement palpitante de l’aéroport, cette description incroyable des passagers, prouesse réalisée par Hugo Boris qui fait de Police, un roman riche d’enseignements sur notre société dite civilisée…

Je remercie Dominique Sudre de Lecteurs.com de nous avoir donné la chance de lire ce livre.

Jean-Paul

 

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