Ron Rash : Serena

Serena  par  Ron Rash.

Traduit de l’anglais (USA) par Béatrice Vierne.

Éditions du Masque (2011) 380 pages ;

Le Livre de Poche (2012) 528 pages ; Folio (2020) 544 pages.

 

 

 

Après avoir lu Plus bas dans la vallée de Ron Rash, ouvrage composé de six nouvelles et d’une novella dans laquelle il reprend un personnage de son roman précédent, Serena Pemberton, j’ai voulu en apprendre davantage sur cette héroïne implacable et me suis donc plongée dans la lecture de Serena.

Le récit se déroule dans les années 1930 dans les Great Smoky Mountains.

 

 

 

Après trois mois passés à Boston, Georges Pemberton, riche exploitant forestier,  regagne les montagnes de Caroline du nord accompagné de Serena qu’il vient d’épouser.

 

 

Sur le quai de la gare l’attendent ses deux associés. Est également présent pour lui demander des comptes, Abe Harmon accompagné de sa fille Rachel, 17 ans, qui attend un enfant de Pemberton. Dans le duel au couteau qui les opposera, Harmon perdra la vie.

 

 

La belle et cynique Serena et son puissant mari forment un couple vorace à qui rien ne résiste. Portés par une ambition illimitée, ils sont déterminés à abattre tous les arbres à leur portée pour accroître leur fortune. Un projet d’aménagement d’un parc national, pour lequel l’État convoite leurs terres les contrarie quelque peu.

 

Ils n’épargnent personne, parviennent à leur fin faisant plier à leur volonté, sans aucun scrupule, aussi bien les ouvriers que les banquiers ou les politiciens concernés, et le shérif lui-même. Fusil, couteau, poison et un homme de main dévoué dont la mère est voyante sont utilisés sans état d’âme par la séduisante et effrayante Serena. Leur projet est de continuer leur juteux commerce que représente l’abattage des arbres, au Brésil, un pays où les ressources sont encore vierges et où l’attitude vis-à-vis des hommes d’affaires est très permissive.

 

 

Le roman situé au lendemain du Krach de 1929, rend compte avec une extrême réalité du chômage massif qui s’est installé dans le pays avec un flot d’hommes affamés qui erre sur les routes,  en quête d’un travail et des patrons encore plus avides de faire fortune et qui se lancent dans une exploitation frénétique et violente de la forêt. Ron Rash n’en oublie pas pour autant les ruraux, les paysans qui vivent dans ces contrées.

 

 

Comme dans tous les romans de Ron Rash, les descriptions des paysages grandioses et sauvages des Appalaches sont de véritables et somptueux tableaux que malheureusement ce prédateur qu’est l’homme ne songe qu’à s’approprier.

C’est avec beaucoup de talent que l’auteur nous fait partager son amour de la nature.

 

 

Chaque arbre abattu a été pour moi comme un coup au cœur et pourtant j’ai frémi et eu du mal à supporter les conditions effroyables dans lesquelles travaillaient ces bûcherons, dangerosité à laquelle s’ajoutaient le froid et les crotales. Et pourtant, crise économique oblige, si l’un des hommes était estropié, ou mourrait, ils étaient nombreux en bas, à espérer être celui qui le remplacerait…

 

 

Le personnage de Rachel, évoqué au début de roman va rapidement lui donner une allure de thriller. En effet, la machiavélique Serena va poursuivre de sa haine implacable l’enfant que son mari a engendré avant leur rencontre et que lui, semble vouloir protéger.

 

 

Avec cette course-poursuite, Ron Rash (photo ci-dessus) réussit à nous tenir en haleine tout au long du récit. Le machiavélisme de Serena opposé à la modestie et à l’innocence de Rachel prête à tout cependant pour sauver son enfant rendent le roman très addictif.

 

 

 

 

Serena de Ron Rash est un roman passionnant mais très dur qui met en exergue les pires recoins de l’âme humaine.

 

 

Ghislaine

 

 

 

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D
Bonjour, Serena est l'incarnation d'une "garce". Elle est terrifiante et n'a aucun scrupules. J'ai aimé le roman. Bonne journée.
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M
Je crois bien que tous les romans de l'auteur sont durs. Je n'ai jamais lu "Serena" cependant et donc je ne peux pas trop comparer...Je n'ai lu que "le monde à l'endroit", "Une terre d'ombre" et "Par le vent pleuré"...je le lis de temps en temps quand je me sens de le faire parce que c'est toujours très noir.
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