Muriel Barbery : Une rose seule

Une rose seule      par   Muriel Barbery.

Actes Sud (2020) 157 pages.

 

 

C’est un drôle de voyage que m’a offert Muriel Barbery avec Une rose seule, un voyage au Japon, au milieu des fleurs, des arbres, des temples et des traditions.

 

Cette autrice qui m’avait enchanté avec L’élégance du hérisson, m’a emmené sur les pas de Rose qui, à quarante ans, se retrouve à Kyoto pour découvrir les dernières volontés de son père qu’elle n’a jamais connu.

 

Cet homme se nommait Haru et il était un riche marchand d’art contemporain. Paul, son assistant, est chargé de préparer Rose à la lecture du testament en lui imposant un parcours prévu par son père, sorte de parcours initiatique dans les lieux où Haru aimait se rendre pour se ressourcer : les principaux temples de Kyoto, toujours environnés d’une nature exubérante.

 

Muriel Barbery (photo ci-contre) a bâti son roman en douze chapitres débutant tous par un court texte se référant à une légende, une tradition lointaine du Japon ou de la Chine voisine. C’est cette introduction qui donne le ton à ce qui suit pouvant être axé sur les pivoines, les œillets, les azalées, l’iris, un pin, les fleurs de prunier, les violettes, un camélia, le bambou, la mousse, le cerisier et enfin l’érable, cet arbre qui trône au centre de la pièce principale de la maison d’Haru où Rose est accueillie.

 

Sayoko qui fut intendante d’Haru pendant quarante ans, est aux petits soins pour Rose, Kanto lui sert de chauffeur et Paul, veuf d’origine belge et père d’une fille, supervise et conduit la Française en échangeant avec elle.

J’ai suivi le parcours de Rose qui est botaniste de profession, ce qui tombe bien, mais je dois avouer que je me suis ennuyé parfois, agacé un peu par tous ces mystères et ces découvertes d’un pays dont j’ignore tout ou presque, à mon grand regret.

 

Muriel Barbery connaît tout cela à la perfection et se charge de faire saliver son lecteur avec les plats traditionnels japonais et la cérémonie du thé. C’est toujours très beau, très poétique avec aucun problème d’argent mais j’attendais un peu plus d’action. L’essentiel est psychologique, dans la transmission, un cheminement remarquablement conduit pour Rose, jolie femme un peu austère qui peine à atteindre l’émotion.

 

Une rose seule côtoie la mort, touche à l’amour. « Le monde est comme un cerisier qu’on n’a pas regardé pendant trois jours », ce vieux proverbe noté par Haru pour sa fille résume au mieux ce roman qui fait partie des livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs de 2 Rives 2021.

 

La nature, les arbres, les fleurs, la vie, la mort… Cette année encore, promis, je regarderai attentivement les fleurs de mes cerisiers, même s’ils ne sont pas japonais.

Jean-Paul

 

Une rose seule      par   Muriel Barbery.

Actes Sud (2020) 157 pages.

 

 

Dans son roman Une seule rose, Muriel Barbery nous emmène au Japon et plus précisément à Kyoto. Rose, jeune Française de 40 ans, a perdu sa mère il y a cinq ans. Elle n’a jamais connu son père, Japonais, sa mère l’ayant quitté avant sa naissance. « De temps à autre, elle se figurait qu’il pensait à elle, d’autres fois, comme elle était rousse avec les yeux verts, elle se convainquait que le Japon était l’invention de sa mère, que son père n’existait pas, qu’elle était née du vide – elle ne s’attachait à personne, personne ne s’attachait à elle, le vide gangrenait sa vie de la même façon qu’il l’avait engendrée ».

 

Quand un notaire lui fait savoir que son père est mort, elle prend l’avion pour le Japon. C’est Paul, l’assistant de son père qui la reçoit. Il lui  apprend que Haru, son père, était marchand d’art contemporain, qu’il était bouddhiste  et qu’il lui parlait tout le temps d’elle. Il est chargé d’une lettre  testamentaire qui lui sera remise à l’issue d’une sorte de pèlerinage posthume, sur les traces de son père. C’est ainsi que Paul va lui servir de guide sur les pas d’un homme qu’elle n’a pas connu.

Un petit conte oriental précède chacun des douze chapitres du roman, dont le titre est toujours fleuri et extrait de celui-ci. Ainsi : Un carré de mille pivoines, une brassée d’œillets rouge sang pour les deux premiers. C’est le raffinement de l’art de vivre japonais qui nous est offert avec la visite des jardins, des temples de la ville et des maisons de thé.

 

C’est surtout l’éveil de Rose à elle-même que l’auteure décrit de façon si poétique et si sensuelle, dans un environnement bucolique et merveilleux. Elle sait à merveille nous faire partager la tristesse de Rose, ses souffrances liées aux traumatismes de l’enfance, puis à peu au déchirement de cette tension qui lui permettra de trouver l’apaisement.

 

 

C’est une véritable découverte de la culture japonaise, que Muriel Barbery nous offre, de même que la métamorphose d’une femme grâce à la plongée dans un univers végétal et minéral ô combien apaisant et régénérateur, un récit magnifique mais cependant, parfois un peu lent.

 

Ghislaine

 

 

 

 

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