Paolo Giordano : Tasmania

Tasmania    par   Paolo Giordano.

Traduit de l’italien par Nathalie Bauer.

Le bruit du monde (2023) 323 pages.

Rentrée littéraire 2023.

 

 

 

 

J’ai trouvé que Tasmania, le dernier roman de Paolo Giordano, était très inégal. En voulant passer de l’intime au général, à l’universel, l’auteur que j’avais bien apprécié dans Dévorer le ciel, a réussi à m’ennuyer profondément puis à me captiver avec talent.

 

 

 

Le thème du réchauffement climatique et des débats contradictoires qu’il suscite aurait suffi mais voilà que Paolo Giordano se met à parler des deux bombes atomiques larguées sur le Japon par les États-Unis, en 1945. Paradoxalement, c’est ce thème le plus intéressant.

 

 

 

Or, lorsque j’ai lu ces lignes, je venais de voir l’excellent film de Christopher Nolan : Oppenheimer. Cela ne pouvait pas mieux tomber car, dans Tasmania, Le narrateur se rend sur place, à Hiroshima et à Nagasaki, pour rencontrer les derniers témoins ou survivants de ces deux dramatiques largages de bombes jamais utilisées sur des humains.

 

 

D’ailleurs, Robert Oppenheimer lui-même, n’approuvait pas ces assassinats de masse et demandait que son pays n’aille pas plus loin ; l’Allemagne nazie était vaincue mais il fallait prendre de vitesse l’URSS dans la course au titre de super puissance mondiale…

 

Photo ci-dessus : Paolo Giordano.

 

Ainsi, le narrateur, physicien devenu journaliste pour le Corriere della sera, débute son récit avec la COP21, à Paris, en novembre 2015. Il commence à présenter ses amis qui vont tourner en rond autour de lui tout au long de ce roman.

 

 

 

Avec Lorenza, sa compagne plus âgée, déjà mère d’Eugenio, voilà Giulio, jeune physicien, qui se sépare de Cobalt alors qu’ils ont un gosse : Adriano. Débarque ensuite Karol, un prêtre amoureux puis ce fameux Novelli, spécialiste des nuages. C’est avec ce dernier que l’épisode le plus révélateur de la place des femmes dans le monde scientifique se déroule et révèle bien des injustices. Je peux ajouter encore Curzia, journaliste efficace.

 

 

 

Justifiant le titre énigmatique du roman, l’auteur fait dire à Novelli qu’il aimerait se réfugier en Tasmanie… en cas d’apocalypse mais tout cela n’aide pas notre narrateur qui ne parvient pas à écrire son livre sur la bombe atomique et ses conséquences.

 

 

C’est donc à Hiroshima puis surtout à Nagasaki que Paolo Giordano écrit les pages qui m’ont le plus appris et surtout le plus ému, dans ce livre. Il faut encore et toujours raconter au plus près de l’humain ce qui s’est passé lorsque ces deux bombes atomiques ont été larguées sur des civils sans défense. Les conséquences, terribles, inimaginables, font l’objet de la troisième partie, de loin la plus forte : les radiations.

 

 

Je remercie Babelio et les éditions Le bruit du monde pour cette lecture d’un livre très bien écrit et bien traduit par Nathalie Bauer.

Jean-Paul

 

 

 

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