Pascal Prévot : Théo, chasseur de baignoires en Laponie

Théo, chasseur de baignoires en Laponie    par    Pascal Prévot.

Éditions du Rouergue (2016), 125 pages.

Prix Gulli du roman 2016

 

 

 

De temps en temps, lire un roman écrit pour la jeunesse fait du bien et permet de constater, si c’était nécessaire, combien la qualité d’écriture est présente, fort heureusement aussi, pour les jeunes avides de lecture. Lecteurs.com et les Éditions du Rouergue m’ont donné l’occasion de découvrir le Prix Gulli du roman 2016 et je les remercie.

 

 

 

D’emblée, le titre ne manque pas d’intriguer et attise la curiosité. Dans la famille de Théo, Edmond Capestan, son père, est chasseur de baignoires mais son grand-père était accordeur de fermetures éclair, professions tellement nécessaires… Demandé d’urgence en Laponie, le père de Théo n’hésite pas rédiger un mot d’excuse pour son fils qui va manquer la classe quelques semaines. Le comte Krolock Van Rujn, célèbre peintre, attend donc le chasseur et son jeune assistant qui n’a à son palmarès que quatre lavabos…

 

 

L’action se situe donc dans le Grand Nord où le château du comte se dresse au sommet d’un piton rocheux : « Il paraît que l’Univers est infini. Si c’est vrai, l’infini commençait sûrement ici. » Le comte les accueille avec toute sa famille : « Il était grand, maigre, les yeux enfoncés dans leurs orbites comme ses aïeux, jaune et tordu comme les personnages qu’il peignait. » Dans une ambiance compassée et plus que bizarre, il y a heureusement Elisa « brune, petite, remuante, vivante. »

 

 

 

 

Si Théo et son père sont là, c’est parce que la salle de bains du comte a disparu. Elle est redevenue sauvage ! Avec un compteur hygrométrique, nos deux spécialistes traquent les traces d’humidité, croisent des gouttes d’eau qui n’existent pas, une tortue-luth, un poulpe, des poissons argentés aiguisés comme des couteaux, mangent de la morue à tous les repas et doivent affronter des événements de plus en plus dramatiques et intrigants.

 

 

 

 

Après Piotr Illitch, le chauffeur du comte, on croise Roberto Z. Roberto qui « fabrique une montgolfière avec des cartons d’emballage et de vieilles toiles cirées… pour la lâcher avec un équipage d’ours blancs en peluche », dans le cadre d’une « Opération Solidarité avec les Ours Solaires. S.O.S. »

 

 

La tension monte, l’histoire s’emballe dans la tour des Almoravides et, en pleine nuit, devient psychédélique. Galvanisé par la présence d’Elisa qui « n’avait jamais été aussi belle », Théo se montre très courageux malgré le rire sardonique de la baignoire et ce pommeau de douche plus dangereux qu’un serpent venimeux.

 

 

Délicieusement loufoque et bien écrit par Pascal Prévot (photo ci-dessus), Théo, chasseur de baignoires en Laponie est un bon roman jeunesse qui se lit bien avec des moments délicieux et, en prime, un bêtisier original.

Jean-Paul

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