Richard Malka : Traité sur l'intolérance

Traité sur l’intolérance    par   Richard Malka.

Grasset (2023) 94 pages.

 

 

 

Après Le droit d’emmerder Dieu, plaidoirie prononcée lors du procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, en 2020, Richard Malka a dû argumenter à nouveau, deux ans plus tard, lors du procès en appel devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il a intitulé cela Traité sur l’intolérance et c’est une nouvelle lecture enrichissante, à lire absolument puisque son texte a été publié.

 

 

 

En moins d’une centaine de pages, Richard Malka argumente, explique, revient en arrière, s’appuie sur les textes, sur le Coran en particulier, et cite quelques auteurs précieux, spécialistes de l’islam comme Jacqueline Chabbi, Gilles Kepel, Smaïn Laacher, Abdelwhahab Meddeb, Omar Youssef Souleimane, Adonis

 

 

Cette plaidoirie du 17 octobre 2022 ne se résume pas. Il faudrait tout citer tellement c’est concis, précis et direct. En plus, Richard Malka ne refait pas la même chose que lors du premier procès. Il s’insurge d’abord contre « les beaux esprits du Collège de France » qui abandonnent les êtres humains à la terreur religieuse.

 

 

Ensuite, il remonte aux origines de l’islam, détaille l’opposition entre les mutazilistes et les hanbalites, au VIIIe siècle. Les uns agissent selon la raison, les autres, littéralistes, wahhabistes et salafistes exigent une obéissance complète au Coran qui, selon eux, est incréé, c’est-à-dire venu directement de Dieu.

 

Photo ci-dessus : Jacqueline Chabbi.

 

Richard Malka (photo ci-dessous), méthodiquement, démontre toute la stupidité du blasphème, une insulte créée de toutes pièces par les religions monothéistes. Pour l’islam, la première codification du blasphème date du XIIe siècle, en Andalousie. Or, avec le blasphème, on trahit le Coran. Dans la sourate 4, verset 140, il est demandé de ne pas écouter la raillerie, de s’en écarter et qu’Allah s’en chargera.

 

 

Combien de crimes, de tortures, de souffrances abominables infligées par des humains à d’autres êtres humains au nom d’une hypothétique idée de Dieu ?

 

Photo ci-contre : Gilles Kepel.

 

Dans son analyse précise et patiente des versets du Coran posant problème, Richard Malka fait ressortir les contradictions, les actualisations imposées sans fondement. Tout cela est très instructif.

 

 

 

 

Enfin, moment essentiel de cette plaidoirie, Richard Malka s’adresse aux universitaires, aux intellectuels, aux artistes, aux créateurs, aux exploitants de salles de cinéma, aux diffuseurs, aux journalistes, aux juges administratifs, aux autorités politiques du monde musulman, à nos politiques, aux théologiens, « et à nous tous pour que l’on en finisse avec l’obligation de respecter les religions. »

 

Photo ci-contre : Smaïn Laacher.

 

 

 

 

 

Photo ci-contre : Abdelwahab Meddeb.

 

 

Enfin, il ajoute : « Il y aura éternellement des dessinateurs ou des femmes cheveux au vent pour défier les totalitarismes. »

 

 

 

Jean-Paul

 

Photo ci-contre : Omar Youssef Souleimane.

 

 

Photo ci-dessus : Adonis (poète).

 

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T
Hé oui, il faudrait tout citer... Seule solution pour ceux qui sont intéressés par le sujet: lire ce livre!<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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