Alain Mabanckou : Verre cassé

 

Verre Cassé         par     Alain Mabanckou.

Seuil  (2005), Points (2017) 247 pages.

Prix des 5 continents de la Francophonie.

Prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs.

Prix du Livre RFO.

 

 

Alain Mabanckou régale à chaque fois. Petit Piment, si j’ose dire, avait été un délice. Lorsque Lecteurs.com a demandé qui voulait tenter sa chance pour lire Verre cassé, j’ai postulé et j’ai eu le grand plaisir de recevoir cet autre roman, antérieur à Petit Piment mais publié cette année par les éditions Points que je remercie.

 

 

D’emblée, il faut se laisser emporter par l’auteur qui nous emmène dans ce bar au nom improbable : Le Crédit a voyagé, tenu par un propriétaire au nom tout aussi étonnant : L’Escargot entêté. Cela peut gêner ou on peut très bien ne pas s’en rendre compte tout de suite, mais il n’y a pas de point, pas de majuscule dans tout le livre.

 

 

Verre Cassé tient un journal et raconte tout ce qu’il voit dans ce bar, ce que quelques clients lui racontent tout en évoquant sa propre vie, ses déboires familiaux extraordinaires et les habitudes du pays.

 

 

Le récit déborde d’humour dès le début avec le Président de la République, Adrien Lokouta Eleki Mingi, qui veut à tout prix répondre au discours du ministre Zou Loukia diffusé sur Radio Trottoir FM. Pour cela, il fait travailler ses nègres toute la nuit, en appelle à l’Académie Française. Il veut à tout prix une formule qui marque mais sans l’emprunter à un autre : « …les gens oublient malheureusement qui en ont été les vrais auteurs et ne rendent plus à Césaire ce qui est à Césaire. »

 

 

Finalement, pour répondre au « j’accuse » de son ministre, le président choisit : « je vous ai compris » et Verre Cassé note : « Le ministre accuse, le président comprend. » Le récit est bien lancé car Verre Cassé est volubile, truculent, critique et il note bien que, dans son pays, la pire insulte est d’être traité de… capitaliste !

 

 

L’Imprimeur, personnage rencontré au Crédit a voyagé, nous ramène en France car il raconte le sort des Africains installés chez nous. Il parle de nos hommes politiques condamnés ou mis en examen qui sont tous dans  Paris-Match. Je note au passage qu’il est possible de manger un poulet-télévision (au micro-ondes) ou un poulet-bicyclette (sur des braises).

 

 

La mort de sa mère taraude Verre Cassé qui boit de plus en plus du vin rouge de la Sovinco tout en écoutant L’Escargot entêté qui fait un magnifique éloge de la littérature  et des écrivains...

Jean-Paul

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