Alain Billouin et Jean-Paul Nogues : Colette Besson

Colette Besson, la flamme éternelle 

par Alain Billouin et Jean-Paul Nogues.

Jacob-Duvernet (2008) 275 pages.

         

Voilà une athlète, une immense championne qui a marqué tout un pays lorsqu’elle a été championne olympique à Mexico, le 16 octobre 1968, sur 400 mètres.

La mort, le 9 aout 2005, nous l’a enlevée bien trop tôt à cause de ce cancer qui a tué une autre forte personnalité du sport français : Laurent Fignon. Celui-ci a pu raconter sa vie, sa carrière de coureur cycliste dans Nous étions jeunes et insouciants ce que n’avait pas fait Colette Besson. Heureusement, ce vide a été comblé par un journaliste de L’Equipe, Alain Billouin et le mari de Colette Besson, Jean-Paul Noguès.

           

 

Aussi, l’ouvrage que j'ai pu lire grâce à Jean que je remercie, se compose de deux parties : la partie purement sportive où l’on apprend que la Fédération Française d’Athlétisme voulait exclure Colette des Jeux avant qu’elle réalise son exploit parce qu’elle avait le tort de suivre une préparation non estampillée officiellement1. En effet, son entraîneur, Yves Durand Saint-Omer, ne faisait pas partie du staff agréé. C’est lui qui a poussé Colette à s’entraîner longuement en altitude, à Font-Romeu, dans les Pyrénées (une innovation pour l’époque). D’autres titres ont suivi ainsi que des records du monde sur 400 m et 4 x 400 m. Elle mettra un terme à sa carrière en 1977, au cross du Dauphiné libéré, elle qui a été championne de France de la spécialité en 1971.

 

 

La seconde partie, écrite par son mari et intitulée « Passions d’une femme », nous fait partager la vie familiale et professionnelle de Colette. Elle donne naissance à deux filles, Sandrine et Stéphanie puis consacre sa vie en étant Conseillère Technique régionale en Martinique et en Polynésie. Ensuite, elle devient prof d’EPS à la Réunion puis à Paris. Pendant les seize années qu’elle passe loin de la métropole parce qu’elle suit les affectations de son mari, cadre dans une multinationale, elle est assez oubliée, en tout cas négligée par les autorités sportives. Au cours des dix dernières années de sa vie, elle cumule les honneurs et les postes importants comme, en 2020, celui de Présidente du Laboratoire national de la lutte contre le dopage et en tant que membre du Conseil économique et social.

 

 

Fait important à noter, en France, 51 lieux (gymnases comme celui de Tournon-sur-Rhône, stades comme à Saint-Georges de Didonne, sa ville natale, complexes sportifs comme à Gonesse, salles de sports, rues, salles de danse, parc des sports, espaces sportifs, piste d’athlétisme comme à Martigues, collèges comme à Ménilmontant, école maternelle…) portent son nom.

 

Enfin, en lisant ce livre, j’ai appris ce qui a certainement déclenché son cancer, une révélation qui l’a profondément bouleversée. En lisant cela, je ne peux m’empêcher de faire le lien avec d'autres cas de cancer déclenchés suite à un violent traumatisme moral…

                                                           Jean-Paul

 

: Cela rappelle immanquablement les démêlés qui ont émaillé la formidable carrière de Jeannie Longo. 

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