Jennette McCordy : Génial, Ma Mère Est Morte !

Génial, Ma Mère Est Morte !    par  Jennette McCurdy.

Éditions JC Lattès (2024) 391 pages.

Titre original : I’m Glad My Mom Died.

Traduit de l’anglais (USA) par Corinne Daniellot.

 

 

Jennette McCurdy en avait sûrement besoin. Elle devait raconter son enfance et ses débuts dans l’âge adulte pour évacuer un stress, une souffrance profonde. Le titre de son autobiographie donne, sans mystère, la responsable : sa mère !

 

 

D’emblée, le prologue touche au cœur avec cette maman en soins palliatifs, emportée par un cancer du sein dont elle a su se servir à de nombreuses reprises comme Nettie, le diminutif de Jennette, le mentionne à plusieurs reprises.

 

 

Papy, Mamie et Papa sont dans la salle d’attente alors que Nettie et ses trois grands frères, Marcus, Dustin et Scott sont aux côtés de leur mère dans la chambre de l’hôpital.

 

 

C’est le moment de revenir en arrière dans une grande première partie : Avant. Les réflexions savoureuses déboulent en cascade lorsque l’autrice décrit sa famille et la maison où ils vivent. Debra McCurdy, la mère, rêve de faire de sa fille une actrice et va employer tous les moyens pour y parvenir. Si cela est parfois amusant, c’est très difficile à supporter mais Nettie sait bien expliquer avec humour cette mainmise absolue.

 

 

La famille McCurdy fait partie de la congrégation mormone de Garden Grove, près de Los Angeles, en Californie. Papy est agent d’accueil à Disneyland, Mamie réceptionniste dans une maison de retraite et Maman, malgré un diplôme d’esthéticienne n’assure que des remplacements durant les fêtes, dans les supermarchés. Quant à Papa, cet être presque transparent, il travaille aussi mais il subit la tyrannie de sa femme qui peut l’envoyer, sur un coup de colère, dormir dans sa voiture…

 

 

La mère déploie donc tous les moyens pour que sa fille soit sélectionnée d’abord pour des rôles de figurante. Elle a 8 ans. Cela marche car Nettie est une petite fille très obéissante, subissant avec beaucoup de patience toutes les lubies, les volontés de sa mère qui l’habille, la maquille, la douche...

 

Les commentaires de Nettie sont toujours naturels, spontanés, éloquents. Elle aime sa mère ; elle la sait malade et chaque fois qu’elle essaie un tout petit peu de faire valoir ce qu’elle pense, elle doit céder.

 

 

 

Choisie par les studios Nickelodeon, la petite actrice progresse, pleure à volonté sur commande, grimpe peu à peu dans le monde du spectacle mais, comme elle excelle dans les rôles de fillette, le problème de l’adolescence se pose vite.

 

 

Qu’importe ! La mère prend une nouvelle fois les choses en mains. Elle la force à l’anorexie, à ne pas dépasser les quarante kilos, à masquer ses seins qui poussent, lui rase elle-même les jambes, la palpe dans les endroits les plus intimes pour détecter une hypothétique tumeur, etc…

 

 

 

Papy repère bien les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) mais on ne l’écoute pas et c’est la plongée dans le monde du spectacle qui me captive vite malgré une sensation de dégoût à l’occasion. Castings, managers, réalisateurs, apprenties actrices, poussées par leur mère et ce personnage trouble que l’autrice nomme le Créateur… le tableau est complet.

 

 

Nettie est déchirée entre son désir de devenir actrice pour faire plaisir à sa mère, renflouant ainsi les finances familiales, et ne plus l’être pour profiter de son enfance, de sa jeunesse comme Papy le lui conseille. Elle essaie même d’écrire un scénario, hésite entre jouer ou écrire, livrant alors de belles réflexions, très justes.

 

 

L’histoire de Jennette McCurdy défile dans ce Génial, Ma Mère Est Morte, récit que j’ai trouvé parfois lassant avec ces hauts et ces bas qui ne vont que s’aggravant après la mort de la mère. Jennette profite tout de même au maximum des facilités apportées par sa vie d’actrice, ses fréquentations, ses débuts amoureux aussi qu’elle conte avec beaucoup de franchise, mais rien n’est facile.

 

 

Je trouve vite pénible ses problèmes de nourriture, ses difficiles relations familiales. Comme elle s’est mise à boire, l’alcool cause des dégâts et voilà qu’après l’anorexie, c’est la boulimie qui la dévaste.

 

 

De plus, Jennette McCurdy me fait bien comprendre qu’il est très difficile, voire impossible pour une jeune actrice très populaire de se débarrasser du rôle qui l’a rendue célèbre. Seule, Miranda Cosgrove (photo ci-dessous), actrice aussi, reste sa plus fidèle amie.

 

 

Jusqu’au bout, Génial, Ma Mère Est Morte livre d’excellentes formules, de très précises descriptions qui émaillent la vie de l’autrice, avec des rebondissements et de grosses surprises.

 

 

Malgré le remarquable hommage aux mères que livre Jennette McCordy, dans les dernières pages, c’est le comportement excessif, dictatorial de la sienne qui lui a causé tant de problèmes. La conclusion de son autobiographie, bien traduite par Corinne Daniellot, est éloquente à ce sujet.

 

Je remercie Babelio et les éditions JC Lattès qui m’ont poussé à sortir un peu de mes thèmes favoris afin de lire Génial, Ma Mère Est Morte.

Jean-Paul

 

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A priori je ne suis pas tentée mais parfois c'est bien en effet de sortir de notre zone de confort. En tous les cas merci pour cette chronique intéressante vu que je ne connaissais pas cette jeune artiste, je l'avoue malgré une filmographie impressionnante (vu sur Wikipédia !). .
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