Neil Connelly : Wild Child

Wild Child      par     Neil Connelly.

On lui a tout pris sauf sa colère.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Dominique Kugler.

Titre original : Brawler.

Bayard (2021) 413 pages.

 

 

Dès les premières pages, nous faisons connaissance avec Eddie MacIntyre, héros de ce roman-jeunesse. Eddie, surnommé "Brute Boy, une brute dans la peau d'un gosse" est un lutteur hors pair. Son père est incarcéré pour coups et blessures sur sa femme et sur Eddie lui-même. Sa rage, il l'exprime sur le ring, de façon souvent féroce.

 

Lors d'un combat, mécontent de l'arbitre qui donne la victoire à son adversaire, décision qui lui semble complètement injustifiée, il explose et le met KO ! Il est expulsé du  lycée et apprend bientôt que plainte a été déposée et qu'il risque la prison. C'est à ce moment-là, qu'il est approché par Blalock se présentant comme un vieil associé de la famille. Celui-ci lui fait rencontrer Sunday, l'organisateur des plus grands combats illégaux du pays qui a repéré son talent depuis longtemps. Il lui fait miroiter la possibilité de gains importants et la liberté. Il le confie à Khadjee, dont les deux parents décédés étaient thaïlandais, une jeune adolescente chargée de l'entraîner qui pourrait être sans problème sur le ring si elle n'était pas une femme !

 

Bientôt, il livrera un premier combat et Sunday le présentera comme "Wild Child", surnom qu'Eddie n'apprécie d'ailleurs pas davantage que "Brute Boy".

 

C'est un bouquin qui nous plonge de manière très vivante et très documentée dans le monde des sports de combat, principalement la lutte. Si nous suivons avec beaucoup d'intérêt les entraînements, il ne faut pas être trop sensible lorsque sont décrits les combats car dans ces combats illégaux, tous les coups sont permis. Un glossaire expliquant les termes spécifiques à la lutte, écrits en italique, se trouve d'ailleurs à la fin de l'ouvrage, mais, rapidement certains, utilisés de façon récurrente, comme les brawlers, les combattants clandestins ou le Ground and pound, combattre au sol et marteler deviennent vite familiers.

 

Dans Wild Child, Neil Connelly (photo ci-dessous) analyse avec talent la psychologie de ces deux jeunes que sont Eddie et Khadjee. J'ai aimé suivre la lente et progressive prise de conscience d'Eddie sur cette violence qui l'habite, mais aussi les questions qu'il se pose, à savoir si la génétique n'aurait pas prédéterminé sa personnalité et s'il ne serait pas foncièrement méchant ?

 

L'auteur, tout au long du roman revient sur le problème des violences faites aux femmes et  les impacts par ricochet  subis par les enfants. Ceux-ci ont assisté impuissants aux violences psychologiques et physiques subies par leur mère comme ici Eddie, et les effets sur eux aussi sont dévastateurs. Au cours d'une discussion avec Khadjee il a cette réflexion : "Je ne pouvais pas lui dire, à ce moment-là que depuis dix ans, quand je matraquais un lutteur au cours d'un match, j'imaginais que j'étais en train de frapper mon père."

 

Than, l'oncle de Khadjee va d'ailleurs être le premier à proposer au jeune homme un moyen de contrôler sa colère et ce sera la naissance d'une courte mais belle relation entre eux.

 

Ce que je retiendrai de ce dynamique roman-jeunesse, outre le thème de la lutte en tant que sport, c'est la lutte que vont essayer de mener, en s'aidant l'un l'autre Eddie et Khadjee pour essayer de vaincre leurs démons et tenter de sortir de cet engrenage infernal dans lequel ils ont été emportés et de reprendre le contrôle et la direction de leur vie. Ces deux personnages ont réussi à me faire vivre de très beaux moments de poésie au cœur de cet univers très violent.

 

Je remercie sincèrement les éditions Bayard qui, dans le cadre d'une masse critique Babelio m'ont offert Wild Child et ainsi permis de découvrir un roman très intéressant.

Ghislaine

 

 

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